L’analyse lexicologique se définit comme l’étude de la formation du signifiant. Son étude suppose la prise en compte de deux perspectives : une perspective diachronique et une perspective synchronique. La perspective diachronique se définit comme l’axe des successivités temporelles ; elle permet d’envisager un fait linguistique dans sa continuité, et donc de se pencher sur son évolution historique, sur l’origine du mot, tandis que la perspective synchronique rend compte de l’analyse des faits linguistiques dans leurs rapports dans un état de langue donnée, elle décrit les mots tels qu’ils se présentent à un moment donné dans le système de la langue. Son étude se situe sur l’axe des simultanéités temporelles.
Ainsi, la perspective diachronique est subordonnée à la perspective synchronique. Ces deux visions sont complémentaires et peuvent être utilisées conjointement sur le plan étymologique, mais aussi sur le plan morphologique.

Ainsi l’étude synchronique met-elle en évidence la construction d’un mot grâce à l’ajout d’affixes multiples au radical identifié, tandis que la diachronie révèle l’existence d’un mot déjà construit en latin. En effet, l’analyse d’un signifiant implique l'étude de la formation de mots qui peuvent se construire soit par composition soit, le plus souvent en français, par dérivation. Ces procédés qui relèvent de la création lexicale participent à la diversité du lexique : ils sont à la base de la néologie.

Le procédé de la composition repose sur la réunion en un seul lexème d’au moins deux mots (ou lexèmes) qui peuvent servir de base à des mots dérivés. Dans le cas du phénomène de la dérivation, deux cas de figure se présentent : celle d’une dérivation impropre, par conversion ou changement de classe grammaticale d’un lexème (le dîner, le souper, etc.) ou d’une dérivation dite régressive ou progressive. La création d’un mot par dérivation régressive est obtenue par la suppression d’un élément à partir d’une base plus longue, tandis que la formation d’un mot par dérivation progressive simple ou multiple implique l’ajout d’affixes (préfixe ou suffixe) au radical. La dérivation multiple (ou cumulative) peut être issue d’un procédé successif (dérivés à partir desquels sont créés, au fur et à mesure, d’autres dérivés par ajout d’affixes) ou simultané. Les lexèmes parasynthétiques naissent ainsi de l’ajout simultané d’un préfixe et d’un suffixe sur la base du radical.

Enfin, la variation du morphème, appelé allomorphe, souligne l’existence en synchronie de variantes combinatoires induites le plus souvent par des accidents phonétiques, tandis que les affixes flexionnels qui permettent d’analyser un verbe (temps, personne, nombre) ou un nom (genre et nombre, voire le cas dans les langues à déclinaison comme le latin) constituent des variantes flexionnelles.