L’étude du thème et du propos en linguistique implique l’étude fonctionnelle de la phrase, c’est-à-dire l’analyse de la structure informationnelle de la phrase. Il s’agit d’étudier la répartition dans l’énoncé des différentes données qui permettent de considérer qu’il y a un apport d’information. Cela exclut, dès lors, toute considération syntaxique.

Le thème se définit comme désignant ce à partir de quoi l’énoncé se produit. Ainsi, il indique ce dont parle le locuteur, ce qui est acquis, ce qui est supposé connu. Dans la progression normale de la phrase, le thème précède généralement le prédicat qui constitue une information essentielle que le locuteur donne à l’interlocuteur. Le prédicat indique donc ce que le locuteur dit du thème. Aussi, le thème se situe-t-il au début de la phrase, tandis que le prédicat est placé, de préférence, à la fin de la phrase.

Le plus souvent, le sujet est de nature thématique : il y a une coïncidence, ce qui n’est pas systématique, entre le sujet grammatical et le thème, et entre le propos et le prédicat verbal. Le thème peut être identifié dans une phrase en posant une question qui permet de rendre compte de l’information apportée, tandis que le recours à la négation, qui porte toujours sur le propos tenu, permet de mettre en évidence le prédicat et donc de distinguer le thème. Ainsi, dans l’exemple « Au printemps, les hirondelles arrivent », le thème est « au printemps » et le prédicat la suite de la phrase qui répond à la question : « que se passe-t-il au printemps ? ».

Le procédé de thématisation se définit comme l’opération par laquelle un constituant reçoit une valeur thématique. Plus simplement, il se traduit le plus souvent par le déplacement en tête de phrase d’un élément qui assure une fonction autre que le sujet. Mais il s’effectue à travers différents procédés : ils peuvent être de nature prosodique en jouant sur la tonalité et donc en mettant l’accent sur le prédicat, ou de nature morpho-syntaxique en modifiant l’ordre des mots, en détachant un groupe syntaxique en fin de phrase produisant un effet de dislocation et faisant fonction de rappel, en recourant à la diathèse active ou passive (le complément d’agent à la voix active, une fois devenu sujet à la voix passive, est thématisé), en utilisant la construction unipersonnelle (« S’abriter est raisonnable » constituant la thématisation de l’énoncé rhématique : « il est raisonnable de s’abriter »), la segmentation par l’apparition d’un pronom représentant, personnel ou démonstratif, qui pronominalise le constituant détaché (« Il marche vite, Jean »), ou encore la focalisation par l’emploi d’un présentatif (« C’est Jean qui marche aussi vite »).

On distingue, en outre, thème propre et thème secondaire, mais aussi rhème propre et rhème secondaire. Le thème propre constitue un élément situé au plus bas de la dynamique communicative, tandis que le thème secondaire est à un degré d’information nettement supérieur au thème propre. Parallèlement, le rhème propre apporte une information essentielle qui occupe la position la plus élevée, à la différence du rhème secondaire dont le degré d’information apporté est inférieur au rhème propre. Ainsi, l’apposition est majoritairement employée comme un rhème secondaire.