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Apollinaire, Alcools

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Apollinaire (1880-1918)

  • Né à Rome, fils d'une Polonaise et d’un père inconnu (probablement italien), il est engagé en 1901 comme précepteur en Allemagne. Il rentre à Paris en 1902 et publie dans « La Revue blanche » son premier conteL’Hérésiarque, qu’il signe « Guillaume Apollinaire ».
  • Ami de Picasso, il est proche du milieu cubiste. Son recueil Alcools, publié en 1913, témoigne de sa recherche en matière d’esthétique nouvelle.
  • Engagé volontaire dans l’armée française (alors qu’il n’a pas encore la nationalité), il revient gravement blessé de la guerre.
  • Il publie en 1918 son second grand recueil poétique, Calligrammes, quelques mois avant de mourir de la grippe espagnole.

Un recueil en perpétuelle reconstruction

Alcools, qui aurait pu s’appeler Vent du Rhin ou Eau-de-vie, a connu, lors des quinze années formant sa genèse, de nombreuses modifications, restructurations jusqu’en 1913, année de sa publication. Ainsi introduit-il dans son recueil, au gré de ses amours déchues, de nombreux textes évoquant des déchirures profondes comme « Cors de chasse » ou « Le pont Mirabeau », qui chantent tous deux la tristesse du poète. Le choix de placer « Zone » (emblème de la modernité poétique d’Apollinaire) en tête du recueil n’est décidé que tardivement, lors de la remise par l’éditeur de la première épreuve. Qu’on ne s’y trompe donc pas ! Alcools se veut une œuvre en perpétuel mouvement, jamais figée ni sclérosée, dans laquelle soufflent les vents de la liberté créatrice.

La modernité

Si Breton a vu en Apollinaire un précurseur du surréalisme, c’est que sa poésie, à bien des égards, relève de la modernité.

L’écriture y est résolument novatrice : du vers libre au monostique de « Chantre », les textes d’Alcools promeuvent la nouveauté comme source de libération formelle. De même, les thèmes du recueil exaltent la discontinuité et refusent la symétrie, la belle organisation : l’ancien et le moderne se côtoient, la gaieté et l’amertume, l’emprisonnement et la libération. Enfin, comme le fera Desnos, Apollinaire réinvente le lyrisme par l’incantation, seule susceptible de bouleverser l’équilibre de toute chose comme dans « Nuit rhénane » où la voix du poète fait naître « sept femmes » et des « fées aux cheveux verts ». La parole devient visions et merveilles.

Une œuvre à forte coloration autobiographique

En rédigeant Alcools, Apollinaire restitue quelques-uns des jalons de sa propre vie ; ses amours tumultueuses avec Annie Playden et Marie Laurencin nourrissent son inspiration dans de nombreux poèmes parmi lesquels « Le pont Mirabeau »,
« Zone », « Cors de chasse » ou de façon plus évidente, « Marie ». Ailleurs, ce sont des motifs plus sombres qui hantent l’esprit du poète : ainsi en est-il du texte « À la santé », qui, loin d’inviter le lecteur à partager son amour du vin, lui confie la douleur ressentie lors d’un séjour en prison en septembre 1911. Et puis, bien qu’Apollinaire n’ait jamais voulu utiliser l’expression « poésie cubiste », certains textes ne sont pas sans évoquer les relations tissées entre le poète et ces peintres, dont Picasso.

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