L’évolution de la morphologie nominale est marquée par la simplification du système de la déclinaison. En effet, le nombre de cas s’est réduit dans son passage du latin au français médiéval entre le Ve et IXe siècle, favorisé par la disparition des consonnes finales qui tendent à confondre le timbre des désinences casuelles : on passe de six cas en latin classique (Nominatif pour le sujet, Vocatif pour l’apostrophe, Accusatif pour le complément d’objet, Génitif pour le complément du nom, Datif pour le complément d’objet indirect et Ablatif pour les compléments circonstanciels) à deux cas en ancien français : le nominatif devient le cas sujet et l’accusatif le cas régime, ce qui favorise le développement des groupes prépositionnels pour introduire le complément du nom (ancien génitif latin), les compléments d’attribution ou compléments d’objets indirects (ancien datif latin) et les compléments circonstanciels (ancien ablatif).
La déclinaison devient analogique sous l’influence des déclinaisons germaniques avec la réduction du nombre de déclinaison : la quatrième déclinaison est fondue dans la deuxième, la cinquième refaite sur le modèle de la première, la forme des noms imparisyllabiques de la troisième tend à s’unifier.
Le genre des noms diminue : le mot latin connaissait trois genres possibles : le masculin, le féminin et le neutre ; en ancien français, il n’en reste plus que deux : le masculin et le féminin, car les féminins singuliers et les neutres pluriels tendent à être confondus.