Retour

Évolution de la morphologie nominale et verbale

🎲 Quiz GRATUIT

📝 Mini-cours GRATUIT

Évolution de la morphologie nominale et verbale – Partie 1

L’évolution de la morphologie nominale est marquée par la simplification du système de la déclinaison. En effet, le nombre de cas s’est réduit dans son passage du latin au français médiéval entre le Ve et IXe siècle, favorisé par la disparition des consonnes finales qui tendent à confondre le timbre des désinences casuelles : on passe de six cas en latin classique (Nominatif pour le sujet, Vocatif pour l’apostrophe, Accusatif pour le complément d’objet, Génitif pour le complément du nom, Datif pour le complément d’objet indirect et Ablatif pour les compléments circonstanciels) à deux cas en ancien français : le nominatif devient le cas sujet et l’accusatif le cas régime, ce qui favorise le développement des groupes prépositionnels pour introduire le complément du nom (ancien génitif latin), les compléments d’attribution ou compléments d’objets indirects (ancien datif latin) et les compléments circonstanciels (ancien ablatif).

La déclinaison devient analogique sous l’influence des déclinaisons germaniques avec la réduction du nombre de déclinaison : la quatrième déclinaison est fondue dans la deuxième, la cinquième refaite sur le modèle de la première, la forme des noms imparisyllabiques de la troisième tend à s’unifier.

Le genre des noms diminue : le mot latin connaissait trois genres possibles : le masculin, le féminin et le neutre ; en ancien français, il n’en reste plus que deux : le masculin et le féminin, car les féminins singuliers et les neutres pluriels tendent à être confondus.

Évolution de la morphologie nominale et verbale – Partie 2

Entre le Xe et le XIIe siècle, des dérivés verbaux avec suffixe en –iser se multiplient, tandis que dans le domaine de la morphologie dérivationnelle, on observe la naissance des suffixes –ard, -eau pour former des noms, mais aussi le développement, en toponymie, de noms précédés par le mot Saint, et dans la patronymie de sobriquets. Les noms de ville sont aussi marqués par l’inversion de l’ordre déterminé/déterminant.

Ce sont les XIVe–XVe siècles qui témoignent de l’abandon de la déclinaison nominale dans la langue française.

Sur le plan de la morphologie verbale, le futur et le conditionnel apparaissent en s’émancipant du système morphologique latin. En effet, le français se dessine comme une langue analytique par opposition à la langue synthétique qui caractérise la langue latine. Les futurs en –r- sont ainsi issus de la périphrase constituée de l’infinitif du verbe suivi des formes du verbe habeo au présent de l’indicatif, le conditionnel, inconnu du système verbal latin, suit le même schéma, mais avec les formes du verbe habeo à l’imparfait.

De même, le passé composé naît d’une périphrase présentant le verbe habeo au présent et le participe du verbe conjugué qui se rapporte à l’objet (ce qui explique, en syntaxe, les nouvelles règles d’accord du participe passé).

Le passif latin qui ne présentait qu’une seule forme se décompose en plusieurs parties en français sur le modèle des formes de parfait passif latin constituées d’un participe passé et du verbe sum : amatus sum pour le présent passif français. Les verbes déponents tendent à disparaître avec le développement de la voie pronominale qui requiert l’emploi du pronom réfléchi devant la forme du verbe actif.

Les modes verbaux s’appauvrissent : disparition des modes du supin, du participe futur, de l’infinitif futur, de l’infinitif parfait, des formes du gérondif sous l’influence, pour ce dernier, de la ressemblance entre les formes de participe présent, adjectif verbal et du gérondif dégageant une terminaison qui prend la forme du suffixe –ant en français.

Nomad+, Le pass illimité vers la réussite 🔥

NOMAD EDUCATION

L’app unique pour réussir !