La phonétique historique constitue un domaine de la linguistique historique qui a pour but de rendre compte de l’histoire de la prononciation en indiquant les différentes étapes dans le temps de l’évolution des mots dans une langue donnée. La phonétique du français traite ainsi des modifications opérées dans le système consonantique et vocalique de ses origines, à partir du latin, jusqu’à la langue classique en passant par le français médiéval, et plus précisément l’ancien français. Ces transformations sont le résultat de la position tenue par chaque phonème dans le mot et la syllabe, mais aussi de son environnement.
La restitution des différentes étapes qui explique le passage du latin au français classique est basée sur un ensemble d’indices écrits, que constituent les rimes en poésie, les textes des grammairiens (Meigret, Vaugelas, par exemple) sur la prononciation ou la graphie aux XVIe–XVIIe siècles et la comparaison des textes des copistes dont la graphie est parfois différente en fonction de la prononciation entre autres. L’évolution naturelle de la langue française est de tendre vers la simplification des sons tout en restant tout à fait intelligible.
La position des consonnes et des voyelles doit être clairement identifiée. Ainsi, dans le système consonantique, les consonnes sont définies comme implosives en position finale de la syllabe, tandis qu’elles sont dites explosives quand elles sont en position initiale de la syllabe. Les voyelles peuvent être dans une position libre, quand elles sont en syllabe ouverte, c’est-à-dire quand elles sont suivies d’une voyelle, d’une seule consonne ou d’un groupe consonne suivi de r. Mais elles sont dites entravées quand elles sont en syllabe fermée, c’est-à-dire devant deux consonnes (sauf le groupe consonne + r).