Trois critères influent sur l’évolution du système consonantique : la position dans la syllabe, la position dans le mot et l’environnement phonétique.
En général, une consonne est forte à l’initiale d’un mot, mais faible en finale d’un mot. En outre, la consonne à l’initiale d’une syllabe après consonne tient une position forte : elle est dite explosif. En fin de syllabe, sa position est, a contrario, faible : elle est appelée implosive. Elle subit également une influence articulatoire en fonction des voyelles ou des consonnes qui l’entourent : le contact de certains sons peut entraîner l’assimilation de leur trait d’articulation sur la consonne.
Dès le Ier siècle, les consonnes évoluent et tendent à disparaître (le m final, sauf dans les monosyllabes ; le n et le c finaux), à se sonoriser, comme les consonnes sourdes intervocaliques (t > d ; s > z ; p > b > v) ou encore à s’assourdir pour les consonnes finales sonores après le VIIe siècle, affaiblies à la suite de la disparition de la voyelle finale, à l’exception de l, m, n et r.
Ainsi, aux VIIe–VIIIe siècles, p > b ; d > t ; g > k ; v > f ; z > s ; dz > ds, sauf devant le s de flexion qui les fait disparaître, tandis qu’au IXe siècle, c’est au tour des dentales d et t de s’affaiblir avant de s’effacer totalement au XIe siècle (sauf les dentales appuyées par une consonne implosive conservées jusqu’au XIIIe siècle) tout en subsistant dans la graphie.
Toutes les consonnes finales sont ensuite concernées par une disparition totale dans la prononciation à partir de la fin du XIIe siècle, à l’exception du s de liaison à la finale qui se sonorise devant voyelle.
En effet, la position finale affaiblit les sons et aboutit à leur amenuisement dans la prononciation, bien que certaines consonnes, comme s ou t, ont pu être conservées pour des raisons morpho-syntaxiques (-t et -s constituent des terminaisons grammaticales, verbales ou nominales) ou être restaurées dans certains monosyllabes.