Retour

La poésie du XIXe siècle au XXIe siècle

🎲 Quiz GRATUIT

📝 Mini-cours GRATUIT

Le surréalisme

Le surréalisme se veut une révolution littéraire et artistique en rupture avec la société bourgeoise et concernant tous les arts.

  • Son origine se trouve dans le mouvement « Dada » initié par Tristan Tzara.
  • Les artistes prônent une révolution complète de la pensée en laissant l’imagination se déployer et en faisant abstraction de la raison. Ils explorent ainsi les domaines du rêve et de l’étrangeté, exaltant l’amour, la folie et la spontanéité créatrice.
  • Les principes du surréalisme sont inspirés des découvertes de la psychanalyse, et notamment de celles de Freud sur l’inconscient et l’imaginaire.
  • Les techniques les plus connues sont l’écriture automatique, « le cadavre exquis », les séances de sommeil hypnotique et les jeux d’écriture collectifs.
  • Breton, Aragon, Éluard…

Le romantisme

Le romantisme est un mouvement littéraire et artistique européen du XIXe siècle. En France, il s’inscrit dans une période d’instabilité politique, dans la première moitié du XIXe.

Que rejettent ces artistes et que proposent-ils ?

  • Ils rejettent la plupart des règles imposées par le classicisme pour favoriser la liberté de l’artiste. Éprouvant « le mal du siècle », ils repoussent le présent et la réalité pour se réfugier dans le passé, l’exotisme, la religion, voire l’engagement politique et social comme Hugo.
  • Ils valorisent l’expression de la sensibilité et recherchent de nouvelles formes artistiques ou genres : le drame romantique pour le théâtre, le poème en prose pour la poésie.
  • Leurs formes privilégiées sont l’autobiographie, la poésie lyrique, le mélange des genres.

Aimé Césaire

Né en 1913 en Martinique, Aimé Césaire est un poète et homme politique français. Arrivé à Paris en 1931, il intègre le prestigieux lycée Louis Le Grand où il se lie d'amitié avec Léopold Senghor. En 1934, il fonde le journal L’Étudiant Noir, dans lequel il envisage le concept de Négritude. Il y dénonce aussi les tares de la colonisation française.

Mais sa démarche est considérée davantage comme culturelle que politique. En 1947, il publie une œuvre poétique plutôt courte intitulée Cahier d’un retour au pays natal, dans laquelle il dénonce le sort réservé par les colons français aux Martiniquais et au peuple noir en général. Césaire s’insurge aussi contre le racisme omniprésent en France métropolitaine et en Martinique, et contre toutes les inégalités et injustices infligées aux Noirs.

Calligrammes d’Apollinaire

    1. Le recueil débute par une section composée avant la guerre et intitulée « Ondes ». Cette section comprend seize poèmes dont certains calligrammes qu’Apollinaire avait d’abord appelés « idéogrammes lyriques ».

    2. La deuxième section, intitulée « Étendards », comprend neuf poèmes qui évoquent la période allant de la déclaration de guerre au départ d’Apollinaire pour le front. Le thème de la guerre y est largement développé.

    3. La troisième section, intitulée « Case d’Armons », est composée de vingt-et-un poèmes écrits pendant au front.

    4. Les deux sections suivantes, « Lueurs des tirs » et « Obus couleur de lune » présentent des poèmes écrits entre 1915 et 1916, dont l’essence même est proche des poèmes de la section précédente.

    5. La dernière section, « La tête étoilée », composée de treize poèmes, ne contient qu’un seul calligramme. Dans cette section, la poésie apparaît plus posée, plus lyrique, s’apparentant au bilan d’une expérience tragique.

Les Fleurs du Mal

Baudelaire (1821-1867) publie pour la première fois Les Fleurs du Mal en 1857. En 1861, paraît une seconde édition, enrichie de trente-cinq poèmes. Puis une dernière édition est publiée en 1868.

Les Fleurs du Mal, dont le titre antithétique est l’essence même du recueil, fait l’objet d’un procès pour « offense à la morale religieuse et publique ».

Le recueil est composé de la manière suivante :

  1. Une première section « Spleen et Idéal » qui traduit la double postulation du poète entre son aspiration au bonheur, à l’Idéal et sa profonde tristesse qu'il nomme le spleen.
  2. « Tableaux parisiens », section dans laquelle la ville apparaît comme une des causes de son profond mal-être.
  3. Une section intitulée « Le vin » sur le thème des paradis artificiels. Il s’agit d’une section peuplée de tentations menant au « paradis perdu ».
  4. « Les fleurs du mal » ou autre paradis artificiel, celui des femmes : section dans laquelle les « femmes damnées » côtoient les femmes vertueuses.
  5. La section « Révolte » qui évoque le poète écœuré s’adonnant aux blasphèmes et à la célébration du Mal.
  6. Enfin, « La mort », dernière étape, ultime espoir d’une réconciliation et du salut.

Arthur Rimbaud, Illuminations

Né à Charleville en 1854, Rimbaud est un poète précoce qui compose toute son œuvre avant même d'avoir 20 ans. Au cours de ses nombreuses fugues, Rimbaud se livre à toutes sortes d'expériences et invente un langage nouveau. En 1886, est publié son recueil Illuminations, dont le titre aurait été choisi par son ami Verlaine.

Dans son œuvre, Rimbaud regroupe des textes inspirés par des représentations imagées et par une réalité représentée de façon insolite. Ces poèmes en prose retracent les charmes et les mystères d'une relation singulière avec le monde. Ce recueil comprend des histoires comme « Aube », des hymnes comme « Dévotion », des poèmes à caractère descriptif comme « Les Ponts », des énigmes comme « Angoisse » et des évocations comme « Jeunesse ».

On retrouve dans les Illuminations plusieurs thématiques : la dimension onirique, l’évocation de la modernité, la dimension autobiographique, la dimension théâtrale.

La poésie engagée

La fonction première de la poésie selon Victor Hugo est d’être utile pour le peuple.

« Le poète n’est plus un rêveur en marge de la société et de ses écueils. […] C’est un homme actif qui agit par la poésie, qui vit dans une époque donnée avec ses espoirs et ses désillusions. […] Il est capable d’exprimer ses angoisses, ses douleurs comme le commun des mortels ».

Le poète est certes un homme, mais c’est aussi un père, un fils qui, comme tous, éprouve des sentiments. Victor Hugo, en composant le poème « Demain, dès l’aube » pour exprimer sa souffrance suite à la mort accidentelle de sa fille Léopoldine, a pu retranscrire la douleur de tous les pères. « Le poète est donc l’interprète des joies et des douleurs des hommes, il est la voix de l’humanité », l’« écho sonore », selon Hugo.

« Il parle au nom de tous au travers de son art, pour dire ce que les autres ne savent ou ne peuvent dire. »

Dans « La Fonction du poète », Hugo présente le poète comme un prophète, comme un guide, mais surtout comme un être qui se doit d’agir dans les moments difficiles. La poésie peut revêtir une fonction politique et critique qui mue le simple poète en auteur engagé. Le plus souvent, dans un contexte historique ou politique complexe :

  • guerres de religion,
  • transformations politiques,
  • guerres mondiales,
  • occupation,
  • déportation…

Le poète souhaite exhorter les hommes à combattre l’injustice. Les vers qu’il compose sont destinés à dénoncer les injustices et faire réfléchir. Le poète veut changer le monde et la poésie devient dès lors un acte et non plus seulement l’expression lyrique du moi poétique : elle est investie d’une fonction didactique.

Dès le XVIe siècle, Marot dresse une satire acerbe de la justice dans « L’Enfer ». Les procès liés aux problèmes religieux sont symbolisés par des serpents. La poésie devient alors une arme pour dénoncer les guerres de religion qui opposent catholiques et protestants au XVIe siècle dans « Continuation du Discours des Misères de ce temps » (1562) où Ronsard s’adresse à Catherine de Médicis. Agrippa d’Aubigné (1552-1630), dans Les Tragiques, expose lui aussi le martyr des protestants.

Dans Les Châtiments, Victor Hugo dénonce la fourberie de Napoléon III et met tout en œuvre pour réveiller le peuple endormi. Rimbaud s’inspire des paysages dévastés par la guerre franco-prussienne pour composer son sonnet « Le Dormeur du val », qui témoigne de sa volonté de dénoncer la guerre, sans violence, par un appel à la sensibilité et à l’imagination.

Au XXe siècle, les guerres donnent lieu à de nombreux écrits poétiques qui dénoncent leur absurdité et les ravages qu’elles ont causés. L’occupation nazie est vivement combattue par ceux que l’on appelle les poètes de la Résistance, parmi lesquels on compte Éluard (1895-1952), Aragon (1897-1982) et Desnos (1900-1945). Sous l’occupation, Desnos compose un poème intitulé « Demain » pour témoigner de la vie dans la clandestinité, mais aussi de l'espoir. Engagé dans la Résistance, Paul Éluard écrit un poème singulier intitulé « Liberté », composé de vingt-et-un quatrains et qui se termine par le mot éponyme du poème : Liberté.

La fonction lyrique de la poésie

Le propre de la poésie a toujours été de chanter l’amour. Le lyrisme est le registre privilégié de l’expression poétique des sentiments de l’auteur.

Dans la mythologie, Orphée, considéré comme le premier des poètes, chantait en s’accompagnant d’une lyre. Le terme lyrisme s’étend ensuite à la poésie médiévale et de la Renaissance.

Le lyrisme s’oppose aux registres épique et dramatique dans la mesure où il développe des thèmes comme l’amour, les plaisirs de la vie et les tourments de l’âme. De plus, il permet l’expression des sentiments et des émotions, des regrets, de la nostalgie et du bonheur.

Certains indices d’écriture sont propres au lyrisme :

    a. l’omniprésence du champ lexical de l’affectivité (tristesse, douceur, solitude, amour, chagrin, pleurs, douleurs…) ;
    b. les interjections souvent traduites par des cris de douleur, de désespoir, de nostalgie ;
    c. la structure des phrases qui reflète la sensibilité.

Dans certains cas, la fluidité des phrases et leur disposition servent à exprimer la souffrance ; les figures rhétoriques, et plus particulièrement les métaphores, les comparaisons et les allégories, peuvent refléter les tourments de l’âme.

Cependant, le lyrisme n’est pas un registre exclusivement poétique, il est aussi présent dans d'autres genres tels que le roman, le théâtre ou le genre autobiographique. Le Pétrarquisme naît de l’œuvre de Pétrarque. Il Canzoniere, recueil composé essentiellement de sonnets, considéré comme le modèle de la poésie amoureuse italienne, et qui sera diffusé dans toute l’Europe, relève du lyrisme.

L’auteur y évoque sa passion pour Laure qu’il rencontre à Avignon en 1327. Il célèbre la femme aimée en l’idéalisant. Le recueil apparaît comme l’itinéraire d’un amant et d’un poète qui mêle l’inspiration antique à l’amour, à la réflexion sur le temps et au souci de gloire.

Les poètes de la Renaissance, et plus particulièrement les poètes de la Pléiade, en adopteront la forme et le thème de l’idéalisation de l’amour pour imposer une véritable renaissance du vers français.

La poésie, une démarche esthétique

La poésie répond avant tout à un souci d’esthétisme. Elle embellit la monotonie, la laideur de l’existence et l’amertume des sentiments.

Le texte poétique se donne à voir et à entendre : les sons, les rythmes et les images portent le sens. Le poète doit inventer un verbe nouveau, plus évocateur par son rythme et sa musicalité. Le poète désire retranscrire la réalité, la renouveler et l’embellir par le choix des mots et des rythmes.

Pour Théophile de Banville (1823-1891), la poésie « doit charmer l’oreille, enchanter l’esprit, représenter les sons, imiter les couleurs, rendre les objets visibles et exciter en nous les mouvements qu’il lui plaît d’y produire ; aussi est-ce le seul art, complet, nécessaire, et qui contienne tous les arts ».

Pour Baudelaire, la poésie doit servir la beauté :

« Il m’a paru plaisant, et d’autant plus agréable que la tâche était difficile, d’extraire la beauté du Mal ».

Pour certains poètes, la poésie parvient à accéder à un idéal de beauté, au sublime grâce à l’éveil des sens.

Jean Cocteau (1889-1963) propose sa définition de la poésie :

« L’espace d’un éclair nous voyons un chien, un fiacre, une maison pour la première fois. Voilà le rôle de la poésie. Elle dévoile dans toute la force du terme. Elle montre nues, sous une lumière qui secoue la torpeur, les choses surprenantes qui nous environnent et que nos sens enregistraient machinalement. Mettez un lieu commun en place, nettoyez-le, frottez-le, éclairez-le de telle sorte qu’il frappe avec sa jeunesse et avec la même fraîcheur, le même jet qu’il avait à sa source, vous ferez acte de poète ».

Paul Valéry (1871-1945) dans Variété (1927), et plus particulièrement dans la partie intitulée « Théorie poétique et esthétique », présente l’art poétique comme un travail de recréation, par le langage, de l’émotion poétique. Il compare le poète à un chimiste et la poésie à l’élaboration du parfum d’une fleur.

La singularité du poète

Le poète est un homme à part qui n'a pas toujours sa place dans la société parce qu'il est souvent incompris.

  • Dans « L’Albatros », Baudelaire dépeint le poète tel un oiseau livré aux mains des marins qui le martyrisent. Il est victime de l'agressivité des hommes provoquée par une incompréhension totale.
  • Théophile Gautier dans « Le Pin des Landes » montre le poète tel un arbre agressé par les hommes, cette agression représentant la condition même de la création poétique.
  • Dans Les Châtiments, Victor Hugo décrit le poète comme une sorte de prophète, seul capable de guider les hommes, de combattre pour eux et avec eux.
  • Dans « Le Crapaud », Tristan Corbière dépeint un poète devenu objet d'horreur sous les traits d’un crapaud.
  • Pour Aragon, la souffrance du poète provient essentiellement de l'incompréhension des hommes. Il s'impose en compagnon de la souffrance humaine. Ainsi le poète n'est pas un homme comme les autres.

Le poème en prose

Le poème en prose est avec le vers libre ce qui contribue à installer la poésie dans la modernité. Le poème en prose, genre créé durant la première partie du XIXe siècle, semble paradoxal dans sa dénomination. Il renvoie essentiellement à une écriture codifiée répondant aux contraintes du vers, des rimes et des rythmes. La prose reflète avant tout une écriture libre, ne respectant aucune règle.

Cette nouvelle forme influence de nombreux poètes tels que Baudelaire (Petits poèmes en prose, 1855, Le Spleen de Paris, 1869), Rimbaud (Illuminations, 1886), Francis Ponge (Le Parti pris des choses, 1942), Henri Michaux (Mes propriétés, 1929)...

Le poème en prose regroupe donc deux genres différents :

  1. La prose

Un poème en prose ne comporte ni vers ni rimes. Il se présente sous la forme d’un texte en prose plus ou moins long, découpé en paragraphes. L’ensemble du poème révèle une unité de sens et de thème, et le titre annonce le contenu ou un choix d’écriture pouvant être le récit, la description, l’émotion.

  1. La poésie

L’aspect poétique n'est pas forcément visible. Il réside essentiellement dans la structure du texte et dans le rythme des phrases. L’auteur met en œuvre un certain nombre de figures de rhétorique et des connecteurs logiques et chronologiques. Certaines phrases constituent de véritables vers. C’est le cas chez Rimbaud, et plus précisément dans son poème
« Aube » : « Au réveil il était midi » (octosyllabe). Certaines phrases sont construites sur des rythmes ternaires et créent une musicalité. Les thèmes abordés sont aussi variés que ceux exploités par la poésie classique, mais le poème en prose s’intéresse aussi à des thématiques modernes comme les paysages urbains et industriels.

Le vers libre

La poésie entre dans la modernité au XIXe siècle avec le vers libre. Le vers libre s’inscrit, par sa disposition, dans le genre poétique traditionnel sans toutefois en avoir la régularité et la reprise des sonorités. On observe une certaine irrégularité dans la longueur des vers, dans l’absence de rythme propre aux formes fixes, dans l’absence de rimes codifiées en fin de vers. À travers cette irrégularité, le poète peut jouir d'une grande liberté, allant à la ligne quand il le souhaite, guidé par la syntaxe.

Le vers libre a un rythme particulier qui traduit les thèmes privilégiés par les poètes. L’irrégularité qui lui est propre crée des effets de rupture. Dans Sagesse, Verlaine utilise le vers libre pour évoquer ses tourments. Les mouvements de l’âme sont exprimés grâce à l’image de la mouette. Cette liberté poétique est synonyme de créativité. Les poètes du XIXe et du XXe siècle exploitent le vers libre à l’infini sans pour autant se détourner des formes fixes.

Les strophes

Les vers sont rassemblés en strophes définies par le nombre de vers qu’elles comportent.

  1. Une strophe de deux vers est appelée un distique.
  2. Une strophe de trois vers est appelée un tercet.
  3. Une strophe de quatre vers est appelée un quatrain.
  4. Une strophe de cinq vers est appelée un quintil.
  5. Une strophe de six vers est appelée un sizain.
  6. Une strophe de sept vers est appelée un septain.
  7. Une strophe de huit vers est appelée un huitain.
  8. Une strophe de neuf vers est appelée un neuvain.
  9. Une strophe de dix vers est appelée un dizain.

Au-delà, les strophes n’ont plus de dénomination.

Par exemple, une strophe de douze vers sera appelée : strophe de douze vers.

Les rimes

  1. Afin d'étudier la richesse des rimes, on distingue :

    a. les rimes pauvres qui n'ont qu'un seul son en commun $\Rightarrow$ « demain/matin »
    b. les rimes suffisantes qui ont deux sons en commun $\Rightarrow$ « bleu/pleut »
    c. les rimes riches qui ont trois sons et plus en commun $\Rightarrow$ « narine/poitrine ».

  1. Concernant la disposition des rimes, on différencie :

    a. les rimes féminines qui se terminent par un « e » muet $\Rightarrow$ « rivière/fière »
    b. les rimes masculines qui ne se terminent pas par un « e » muet $\Rightarrow$ « haillons/rayons »
    c. les rimes plates (appelées aussi rimes suivies) répondant au schéma AABB
    d. les rimes croisées répondant au schéma ABAB
    e. les rimes embrassées répondant au schéma ABBA.

Le rythme

Le rythme se définit dans un poème en vers ou dans un poème en prose selon les accents toniques placés sur la dernière syllabe d'un mot. Le rythme est toujours à mettre en relation avec le sens du texte.

On distingue deux types d'accents :

    a. l'accent tonique situé sur la dernière syllabe d'un mot
    b. l'accent métrique situé à la fin de l'hémistiche (milieu d'un vers de huit syllabes au moins).

En matière de rythme, on distingue aussi :

    a. le rythme binaire lorsque le vers présente deux mesures identiques
    b. le rythme ternaire lorsque le vers présente trois mesures identiques.

« Je fais souvent / ce rêve étrange et pénétrant (rythme ternaire) D'une femme inconnue // et que j'aime / et qui m'aime (rythme binaire) » (Verlaine).

    c. Lorsque le vers présente des mesures de plus en plus longues, il s'agit d'un rythme croissant :

« Ô rage ! / Ô désespoir ! / Ô vieillesse ennemie ! » (Corneille).

Le rythme peut aussi dépendre de la disposition des vers et des phrases. On parle d'enjambement lorsque la phrase se poursuit au vers suivant et crée un effet de continuité. On parle de rejet lorsqu'un élément de la phrase est rejeté au vers suivant de façon à être mis en relief. On parle de contre-rejet lorsqu'un élément de la phrase commence à la fin d'un vers pour se développer au vers suivant.

Le vers

Deux types de vers existent en poésie :

  • le vers pair, allant jusqu'à douze syllabes pour les vers réguliers, et jusqu'à vingt syllabes dans les vers irréguliers ;
  • le vers impair que prône Verlaine dans son Art poétique.

Le nombre de syllabes dans un vers est appelé mesure ou mètre, et détermine sa nature.

Les vers de cinq à douze syllabes portent un nom :

  • pentasyllabe (5 syllabes),
  • hexasyllabe (6 syllabes),
  • heptasyllabe (7 syllabes),
  • octosyllabe (8 syllabes),
  • ennéasyllabe (9 syllabes),
  • décasyllabe (10 syllabes),
  • hendécasyllabe (11 syllabes),
  • alexandrin (12 syllabes).

Lors du décompte d'un vers, il est indispensable de prendre en compte le « e » muet et la diérèse. Le « e » muet se compte quand le mot suivant commence par une consonne. Il n'est pas à prendre en compte quand le mot qui suit commence par une voyelle ou un « h » aspiré. On parle d'élision quand il n'est pas pris en compte. On parle d'apocope quand il est placé à la fin d'un vers.

Lorsque l'association de deux voyelles forme deux syllabes, on parle de diérèse (expansi/on). Quand elle ne forme qu'une syllabe, on parle de synérèse (tient).

Les sonorités à l'intérieur des vers ont aussi leur importance. Les assonances sont produites par la récurrence d'un son vocalique (groupe de voyelles) :

« Pour la première fois l'aigle baissait la tête » (V. Hugo).

Les allitérations sont produites par la récurrence d'un son consonantique :

« Elle coupe elle hache effiloche égratigne / Fouaille et fouette à la fois les feuilles éperdues » (Aragon).

L'harmonie imitative consiste à répéter certains sons renvoyant à un bruit particulier :

« Il pleut tout simplement il pleut sans un pli sans une plaie » (Aragon).

Nomad+, Le pass illimité vers la réussite 🔥

NOMAD EDUCATION

L’app unique pour réussir !