En latin classique, la différence entre les voyelles est leur quantité, permettant de déterminer la position de l’accent, ce qui est important dans une langue dont l’accent est défini comme mélodique. Les voyelles latines sont soit brèves (ă, ĕ, ĭ, ŏ, ŭ), soit longues (ā, ē, ī, ō, ū). La place de cet accent en latin est utile pour comprendre le passage du latin au français sur le plan phonétique, c’est-à-dire sur le plan de l’évolution de la prononciation dans l’histoire de la langue française. Ainsi, en latin, les mots sont soit paroxytons (l’accent est sur la pénultième, l’avant-dernière syllabe) dans le cas des mots de deux syllabes ou de plus de deux syllabes contenant une voyelle longue par nature ou une voyelle suivie d’un groupe de deux consonnes ou une diphtongue, soit proparoxytons (l’accent est sur l’antépénultième, avant l’avant-dernière syllabe) pour les mots dont l’avant-dernière est brève.

Le mot monosyllabique porte l’accent sur sa syllabe unique : c’est un oxyton. En outre, la situation des syllabes qui entourent la syllabe tonique ou accentuée est également essentielle pour rendre compte de l’évolution du mot, c’est-à-dire du maintien, de l’atténuation ou de la disparition des voyelles non accentuées, dites atones, dans le passage du latin au français. Ainsi, de la plus résistante à la plus fragile, distingue-t-on :

  • la syllabe tonique ou accentuée, porteuse de l’accent,
  • la syllabe initiale rendue forte par sa fermeté articulatoire,
  • la syllabe finale et la syllabe prétonique interne (à l’intérieur du mot, précédant la syllabe accentuée),
  • enfin la syllabe pénultième qui tend à disparaître systématiquement.

Alors que l’accent, en latin, dépend du nombre de syllabes et tend à remonter, le mot français porte l’accent sur la dernière syllabe prononcée, ce qui exclut les mots à finale en e muet.

Enfin, est dite entravée toute voyelle suivie de deux consonnes : la syllabe est alors une syllabe fermée, par opposition à la syllabe ouverte qui présente une voyelle dite libre, c’est-à-dire sans entrave, terminant ainsi la syllabe. Seul le groupe consonantique, consonne suivie de r, ne constitue pas une entrave. Les syllabes fermées, ainsi que les syllabes qui présentent une voyelle longue ou une diphtongue, sont considérées comme des syllabes longues, tandis que les syllabes ouvertes qui contiennent une voyelle brève sont des syllabes brèves.