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L’article zéro

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L’article zéro – Partie 1

L’article relève de la classe grammaticale des déterminants. Il accompagne le nom afin de l’actualiser. Dans le cas de l’approche théorique et d’une référence virtuelle, celle du dictionnaire ou un ouvrage lexicographique qui en donne une définition, le nom apparaît sans article, autrement dit est précédé de l’article zéro. L’article est donc un des constituants rendant compte du passage du nom dans le discours, dans lequel il passe à une référence actualisée par l’expression du nombre.

Trois cas de figures existent dans la syntaxe de l’article en ancien français : l’article défini, l’article indéfini et l’article zéro. L’article zéro désigne l’absence d’article devant un syntagme nominal soit qu’il n’ait pas été considéré comme nécessaire, soit qu’il fasse défaut proprement dit dans la langue (faire miracles si apertes = faire des merveilles).

Ainsi n’est-il pas exprimé nécessairement devant des substantifs qui ne servent pas à désigner, mais à signifier : l’absence de détermination indique la valeur significative du nom. Autrement dit, ce dernier ne s’inscrit pas dans un cadre spatio-temporel déterminé. En ancien français, l’article zéro apparaît, dès lors, dans le cas des constructions attributives, ce qui est toujours d’usage en français moderne (Paul est boulanger), dans les contextes comparatifs (A. F. : en dame large et bien aprise) que l’on retrouve aussi en français moderne (en dame généreuse et éduquée), dans des locutions verbales dans lesquelles le nom joue le rôle d’un simple composant et les verbes semblent constituer un tout avec le nom, qui perd alors son sens propre (donner, mener, prendre, faire), dans les locutions adverbiales (par droit). Enfin, la négation composée, qui comprend des forclusifs complétant le ne négatif, présente les noms mie et pas qui sont dégrammaticalisés : ils perdent leur sens premier. Il se rencontre donc dans des énoncés à valeur générale et déterminée.

L’article zéro – Partie 2

Dans les contextes de généricité, l’article zéro est employé devant un nom à valeur désignative, qui désigne un ensemble d’entités très large, comme c’est le cas dans les tours gnomiques ou les aphorismes. L’article zéro, employé devant les substantifs de sens abstrait, général ou les pluriels indéterminés, subsiste, d’ailleurs, au XVIIe siècle, notamment dans les allégories ou figures de personnification (amour, fortune, nature, mort, etc.). En outre, devant les noms propres, qui n’ont d’existence qu’en discours, l’article n’est pas utile en ancien français, comme en français moderne, même s’il est possible dans la toponymie.

L’article fait défaut et implique le recours à l’article zéro. En effet, le microsystème article indéfini/défini est disponible très tôt dans la syntaxe de la langue : l’article défini a un rôle de présentatif et une valeur endophorique, dans la mesure où il renvoie à une réalité déjà évoquée plus tôt dans le discours, à la différence de l’article indéfini qui se réfère à une réalité non évoquée jusque-là dans le discours et a une valeur extractive, particularisante, faisant ressortir l’unicité du discours. C’est, d’ailleurs, cette valeur attribuée à l’article indéfini un qui explique que l’article indéfini pluriel des du français moderne n’existaient pas en ancien français.

Ainsi, l’emploi de l’article zéro est souvent privilégié en ancien français à l’article indéfini qui tarde à s’imposer dans la langue. De la même façon, l’article partitif utilisé en français moderne devant des entités qui sont indénombrables en unités est très rare en ancien français, qui lui préfère l’article zéro.

C’est donc progressivement que l’article zéro va tendre à disparaître dans l’histoire de la langue pour laisser place aux articles indéfinis et partitifs d’usage en français moderne.

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