Le recueil Les Fleurs du mal est le seul de Baudelaire. Dès 1851, l’écrivain en publie des extraits. Composé de 100 poèmes répartis en 5 sections lors de sa première publication en 1857, le recueil est condamné quelques semaines après sa parution pour offense à la morale publique et aux bonnes mœurs.
Six poèmes sont censurés : « Les Bijoux », « Le Léthé », « À celle qui est trop gaie », « Lesbos », « Femmes damnées » et « Les Métamorphoses du vampire ». Quant à Baudelaire, il se voit contraint à verser une amende importante.
En 1861, paraît la dernière édition corrigée par Baudelaire tenant compte du jugement et agrémentée de nouveaux poèmes : désormais, le recueil se compose de 126 poèmes réorganisés en 6 sections :
- « Spleen et Idéal »,
- « Tableaux parisiens »,
- « Le Vin »,
- « Fleurs du mal »,
- « Révolte »
- et « Mort ».
« Le Vin » ne comporte que 5 poèmes ;
« Révolte » 3 seulement.
Avec 85 poèmes, « Spleen et Idéal » constitue donc la section la plus importante. Chez les romantiques, ce mot anglais désignait l’ennui, la mélancolie, le sentiment de vague tristesse qui découlait du mal du siècle. Avec Baudelaire, le spleen dépasse le cadre générationnel pour marquer une lassitude existentielle pouvant aller jusqu'à un dégoût même de la vie. Quand l’âme ne sombre pas dans le spleen, elle se tourne alors vers l’Idéal, c’est-à-dire la perfection.