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Quelques grands auteurs

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Du Bellay (1522-1560)

  • Originaire d’Anjou, région de cœur qu’il évoque dans son célèbre poème « Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage… ».
  • Fondateur avec Ronsard de la Pléiade, auteur de la « Défense et illustration de la langue française » (1549), manifeste en faveur d’une littérature française enrichie par des emprunts, des néologismes, et par la redécouverte de la culture antique.
  • De 1553 à 1557, il est secrétaire du cardinal Jean du Bellay, cousin de son père et célèbre diplomate, avec qui il partira pour Rome. Il compose Les Regrets, puis Les Antiquités de Rome en 1558.

Ronsard (1524-1585)

  • Créateur de « la Pléiade », groupe de jeunes étudiants humanistes qui se donnent pour mission d'enrichir la langue française et de créer une véritable littérature française. Ils se sont formés auprès de l'helléniste français Jean Dorat, au collège de Coqueret.
  • Destiné à une carrière de militaire et diplomate, Ronsard voit ses projets ruinés par une maladie qui le rend à demi sourd. Il fréquente alors des poètes, des humanistes, des clercs, des gens de cour, et participe activement à l'activité de l'Académie de poésie et de musique, créée par Jean Antoine de Baïf. En 1558, il devient poète officiel de la cour, avec le titre de conseiller et d'aumônier ordinaire du roi.
  • Les Amours (1553) est le titre de son recueil le plus fameux, ensemble de sonnets savants et raffinés, inspirés de l’Antiquité.

Montaigne (1533-1592)

  • Michel Eyquem, né au château de Montaigne en 1533, est élevé par un père humaniste. Dès l’âge de deux ans, son précepteur lui parle allemand et latin.
  • De 22 à 37 ans, Michel de Montaigne siège comme magistrat à la cour des aides de Périgueux, puis au parlement de Bordeaux, qui enregistre les édits et ordonnances du roi. Ses activités professionnelles et politiques le conduiront à exercer les fonctions de négociateur pendant les guerres de religion, même s’il reste très discret sur le sujet. Il sera également maire de Bordeaux.
  • Auteur des Essais (1572-1592), Montaigne laisse une œuvre majeure, faite de réflexions personnelles et philosophiques sur son époque et sur l’être humain en général.

Corneille (1606-1684)

  • Issu d’une famille bourgeoise, Corneille fait de brillantes études et devient avocat en 1624. Il se tourne ensuite vers la littérature et rédige des comédies (Mélite, La Place royale, L’Illusion comique).
  • Premier grand succès théâtral : Le Cid (1637), qui suscite une « querelle » autour des règles du théâtre classique. Cette célèbre pièce offre un bel exemple de « dilemme cornélien », affrontement entre des choix moraux fondamentaux (amour ou honneur).
  • Œuvres de la maturité : tragédies historiques et religieuses (Horace en 1640, Cinna en 1641, Polyeucte en 1642, Rodogune en 1644).
  • Après les événements de la Fronde, l’intérêt pour la tragédie historique décline. Corneille cesse d'écrire suite à l'accueil mitigé de sa pièce Suréna en 1674.

Mme de La Fayette (1634-1693)

  • Sa famille, de petite noblesse, appartient à l’entourage de Richelieu et elle fréquente très tôt les salons littéraires de Mlle de Scudéry et de la marquise de Rambouillet. Elle apprend à connaître ainsi les intrigues de cour et côtoie le milieu des futures « Précieuses ».
  • 1655 : mariage de raison avec le comte de La Fayette, qui continue de vivre sur ses terres auvergnates pendant que son épouse se rend à Paris où elle fréquente Mme de Sévigné et Henriette d'Angleterre, la belle-sœur du roi.
  • 1678 : parution de La Princesse de Clèves : ce roman, publié d’abord anonymement, connaît un immense succès. Roman d’analyse psychologique, il met en scène une histoire d’amour impossible.

Racine (1639-1699)

  • Racine est éduqué au collège de Port-Royal où il apprend les langues anciennes. Le jansénisme aura une influence décisive sur sa vision de la vie.
  • À partir de 1658, il fréquente les milieux mondains et devient dramaturge. Parmi ses grands succès, on peut citer : Andromaque (1667), Bérénice (1670), Bajazet (1672), Iphigénie (1674) ou encore Phèdre (1677).
  • Racine est reçu à l’Académie françaiseen 1673.
  • À 37 ans, il interrompt sa carrière de dramaturge pour devenir historiographe du roi Louis XIV, avec Boileau.
  • Il revient au théâtre à la demande de Mme de Maintenon, qui vient de fonder une école. Il rédige ainsi deux tragédies religieuses destinées aux jeunes filles de Saint-Cyr : Esther (1689) et Athalie (1691).

Marivaux (1688-1763)

  • Précurseur des Lumières, Marivaux fonde, en 1721, Le Spectateur français, l'un des premiers quotidiens français.
  • Dramaturge de renom, il s’inspire de la commedia dell’arte pour écrire des pièces destinées notamment aux comédiens italiens de Paris.
  • Ses grands succès populaires : La Surprise de l'amour (1722), La Double Inconstance (1723), Les Fausses Confidences (1737) et surtout Le Jeu de l’amour et du hasard (1730).
  • Il est à l'origine de ce que l'on a appelé le « marivaudage », sorte de dialogue amoureux galant et spirituel.

Montesquieu (1689-1755)

  • Né dans une famille noble de magistrats au château de la Brède, près de Bordeaux, Montesquieu devient conseiller auprès du parlement de Bordeaux en 1714.
  • Passionné par les sciences, la littérature et la philosophie, il publie anonymement, en 1721, les Lettres persanes. Ce roman épistolaire dépeint admirablement, sur un ton humoristique et satirique, la société française à travers le regard de visiteurs perses.
  • Élu à l’Académie française en 1727, il voyage ensuite dans toute l’Europe, puis rentre dans son château pour écrire L'Esprit des Lois (1748). L’ouvrage dégage la logique des différentes institutions politiques par l'étude des lois considérées comme simples rapports entre les réalités sociales.

Voltaire (1694-1778)

  • Issu d’un milieu bourgeois, Voltaire se distingue très tôt par son caractère frondeur qui lui vaut une incarcération à la Bastille à l’âge de 25 ans, puis un exil de 3 ans en Angleterre, où il découvre la monarchie parlementaire.
  • Il débute sa carrière littéraire en rédigeant des tragédies (Zaïre, La Mort de César). Grâce à ses poèmes officiels, il devient historiographe du roi en 1746.
  • Ses Contes philosophiquesZadig (1747), Candide (1759)… – entrent au service de son engagement en faveur de la liberté, de la vérité et de la raison. Avec ses pamphlets mordants, Voltaire se montre, par ailleurs, un brillant polémiste, qui s’engage aussi par l’action (affaires Calas, Sirven, du Chevalier de la Barre...).

Rousseau (1712-1778)

  • Né à Genève dans une famille calviniste.
  • Ami de Diderot, qui lui propose d’écrire un article sur la musique (Rousseau a inventé un nouveau système de notation) pour l’Encyclopédie.
  • Père de 5 enfants qu’il abandonne à l’Assistance publique faute de pouvoir les élever correctement. Cela lui sera reproché, notamment car il rédige un traité sur l’éducation : Émile ou de l'Éducation en 1762.
  • Thème central de sa philosophie : l'homme naît naturellement bon et heureux, c'est la société qui le corrompt et le rend malheureux.
  • Auteur de Du Contrat social (1762), ouvrage qui analyse les principes fondateurs du droit politique et qui inspirera la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
  • Il publie ses Confessions en 1782 et donne ainsi les fondements du genre autobiographique en France.

Diderot (1713-1784)

  • Érudit, menant une vie tumultueuse, Diderot est l’auteur d’une œuvre littéraire et philosophique très variée. Parmi ses romans, on peut citer : Le Neveu de Rameau (1891), Jacques Le Fataliste (1796).
  • « Pensées philosophiques » (1746) : Diderot plaide pour une religion naturelle. Toutefois, se montrant trop libéral par rapport à la religion et aux « mystères », il est condamné par l'Église.
  • En 1747, il est chargé par le libraire Le Breton de diriger avec d'Alembert les travaux de L'Encyclopédie. Il s’y consacre pendant plus de 20 ans.
  • Diderot propose une morale universelle fondée non pas sur la religion, mais sur les sentiments naturels de l'homme et sur la raison.

Beaumarchais (1732-1799)

  • Fils d’un horloger riche et cultivé, il enseigne la harpe aux filles de Louis XV. Plus tard, il rejoint le monde des finances. Les intrigues qui jalonnent sa vie lui confèrent une réputation de libertin.
  • Sa trilogie théâtrale, sévèrement censurée, connaît un immense succès : Le Barbier de Séville (1775), Le Mariage de Figaro (1784) et La Mère coupable (1792). Il y développe une critique de la société française, notamment de l'inégalité des classes.
  • Beaumarchais est un homme de combat, qui récuse les privilèges et appelle à une société fondée sur le mérite.

Chateaubriand (1768-1848)

  • Né en 1768, il passe son enfance et son adolescence au château familial de Combourg (près de St-Malo).
  • 1791-1792 : voyage en Amérique. Il découvre une République naissante qui influencera fortement sa conception du régime représentatif.
  • Après une période d’émigration en Angleterre (1793-1800), il commence la rédaction du Génie du christianisme (1802).
  • Sa carrière politique varie au gré de ses engagements : secrétaire de légation à Rome (1803-1804), ministre et pair de France sous Louis XVIII (1815), ministre des Affaires étrangères en 1823-1824. Il est un ardent défenseur de la liberté de la presse.
  • Ses Mémoires d'outre-tombe sont publiés à titre posthume en juillet 1848.

Lamartine (1790-1869)

  • Issu d’une famille de petite noblesse attachée au roi et à la religion catholique.
  • Grand poète de l’époque romantique, inspiré par ses amours parfois tragiques : Méditations poétiques (1820), Harmonies poétiques et religieuses (1830). Les thèmes romantiques de la nature, de la mort et de l'amour se retrouvent, par exemple, dans le fameux poème intitulé « Le Lac ».
  • Secrétaire d'ambassade en Italie en 1820, il se rallie à la monarchie de Juillet et devient député en 1833. Il joue un rôle important au moment de la Révolution de 1848, et se retrouve pendant trois mois à la tête du gouvernement provisoire. Il se retire de la politique après sa lourde défaite.

Balzac (1799-1850)

  • Tour à tour éditeur, imprimeur, journaliste, Balzac passe sa vie à travailler et à fuir les créanciers.
  • Fondateur du réalisme, il rassemble, en 1834, son œuvre pour l’inscrire dans le projet de la Comédie humaine, destinée à peindre toute la société de son époque.
  • Il correspond pendant des années avec une admiratrice polonaise, Mme Hanska, qu’il finit par rencontrer en 1843 et épouser en 1850, quelques mois avant de mourir.
  • Il laisse une œuvre magistrale qui ne cesse d'être lue, étudiée et adaptée notamment au cinéma, dont voici quelques titres : Les Chouans (1829), La Peau de chagrin (1831), Eugénie Grandet (1833), Le Père Goriot (1834-5), Le Colonel Chabert (1835), Le Lys dans la vallée (1836), Illusions perdues (1837), Ursule Mirouët (1841), La Cousine Bette (1846), Le Cousin Pons (1847).

Hugo (1802-1885)

  • Chef de file du mouvement romantique, il gagne, avec Gérard de Nerval et Théophile Gautier, la « bataille d'Hernani », contre les partisans du théâtre classique.
  • Il est élu à l'Académie française en 1841 et nommé Pair de France en 1845.
  • Initialement monarchiste, Victor Hugo devient républicain et affiche son hostilité à Napoléon III qui le fait exiler à Jersey, puis à Guernesey. Il y restera près de vingt ans, écrivant là-bas la partie la plus riche de son œuvre.
  • Défenseur des opprimés, du droit à l'instruction, mais aussi fervent opposant à la peine de mort, Hugo s’illustre dans tous les genres littéraires :
    • Théâtre : Hernani, Ruy Blas
    • Poésie : Les Contemplations, Les Châtiments
    • Roman : Notre-Dame de Paris, Les Misérables

Baudelaire (1821-1867)

  • Renvoyé du lycée Louis-le-Grand en 1839, Baudelaire commence une vie de bohème. Placé sous tutelle en 1842, après avoir dilapidé l'héritage paternel, il doit gagner sa vie comme journaliste et critique d'art.
  • Traducteur des œuvres d’Edgar Allan Poe, Baudelaire contribue à faire connaître son œuvre en France.
  • Les Fleurs du Mal, recueil de poésies majeur paru en 1857, est condamné « pour outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs ». Une nouvelle édition paraît en 1861, d’où sont supprimés six poèmes conformément au jugement prononcé.
  • Parmi ses thèmes de prédilection, on peut citer : l'aspiration vers l'Idéal, le spleen (mélancolie), l'exotisme, la laideur, la beauté artificielle, la violence, l'harmonie des sens à travers le principe de la synesthésie.
  • Baudelaire s’éteint en 1867, à l’âge de quarante-six ans, des suites de la syphilis, de l’abus d'alcool et autres drogues.
  • En 1869, paraît, à titre posthume, un recueil de poèmes en prose, genre que Baudelaire contribue fortement à explorer : Le Spleen de Paris, sous-titré : Petits Poèmes en prose.

Flaubert (1821-1880)

  • Né à Rouen, Flaubert passe sa vie à Croisset (Normandie) où il écrit avec acharnement. Il effectue quelques voyages cependant : en Orient, en Algérie, en Tunisie – à Paris, où il fréquente les milieux littéraires.
  • Alors que ses romans ne rencontrent pas la succès escompté en librairie (L'Éducation sentimentale, Le Candidat ou La Tentation de Saint Antoine), Salammbô (1862) et Madame Bovary (1857) connaissent un succès retentissant lié au scandale. Ce dernier roman met en scène les amours adultères d’une bourgeoise, épouse d'un médecin de province, qui aspire à tromper l'ennui et à fuir la médiocrité de sa vie. Dès sa sortie, ce roman est attaqué pour immoralité et obscénité.
  • L'écriture flaubertienne est hantée par la tentation romantique et lyrique, elle est aussi tendue dans un perpétuel effort vers le réalisme le plus absolu.

Zola (1840-1902)

  • Après avoir abandonné ses études scientifiques, Émile Zola devient chef de publicité à la librairie Hachette, ce qui lui permet de rencontrer les plus grands auteurs de l'époque. Il fréquente alors les républicains et se lance dans une carrière de journalisme engagé.
  • Le projet de sa vie : Les Rougon-Macquart, histoire naturelle et sociale d’une famille sous le Second empire. Cette saga de 20 romans entend représenter toutes les classes sociales (Paris populaire, courtisanes, capitalisme, mineurs, paysans...) et mettre au jour l’influence de l’hérédité et du milieu sur les hommes.
  • Zola fonde ainsi l’école naturaliste, à partir d’une méthode scientifique d’observation. Le travail de documentation préparatoire à ses romans est primordial.

Verlaine (1844-1896)

  • Après des études de droit interrompues, il travaille un temps au sein d'une compagnie d'assurances, puis entre à la mairie de Paris.
  • Pendant deux décennies, Verlaine publie des poèmes dont la fluidité du style émerveille dans des recueils comme : Poèmes saturniens (1866), La Bonne Chanson (1870), Romances sans paroles (1874) ou encore Jadis et naguère (1884).
  • Son « Art poétique » donne le ton de son esthétique : « De la musique avant toute chose, / Et pour cela préfère l'Impair / Plus vague et plus soluble dans l'air, / Sans rien en lui qui pèse ou qui pose. »
  • Sa relation amoureuse tumultueuse avec Rimbaud (alors qu’il est marié) se termine par un séjour en prison et constitue un tournant dans sa vie.

Huysmans (1848-1907)

  • Il entre en 1866 au ministère de l’Intérieur où il fera toute sa carrière.
  • En tant que romancier, il est d’abord un héritier du naturalisme, comme en témoigne son premier roman, publié en 1876, Marthe, histoire d'une fille.
  • Ami de Zola, il fréquente - avec Maupassant et d’autres - ses « Soirées de Médan ». La nouvelle « À Vau-l'eau », parue en 1882, peint l’existence terne et sans saveur d’un anti-héros usé par « cette vie moderne atroce ».
  • En 1884, la publication d’À Rebours marque une rupture brutale avec l'esthétique naturaliste. Le héros, Des Esseintes, incarne, à travers son rejet de la modernité, ses goûts décadents et ses manières de dandy excentrique, l'esthétique « fin-de-siècle ».

Maupassant (1850-1893)

  • Après un passage par le séminaire et des études de droit assez vite interrompues, Maupassant travaille au ministère de la Marine entre 1872 et 1878. C'est à cette époque qu'apparaissent des troubles psychiques qui le conduiront jusqu'à la folie, puis à la mort en 1893.
  • Flaubert est le mentor de Maupassant. Celui-ci abandonne le ministère en 1880 pour se consacrer pleinement à l’écriture. Il excelle dans l'art de la nouvelle - réaslite comme fantastique - à travers des textes comme : Boule de Suif, Les Contes de la Bécasse, Contes du jour et de la nuit.Il est également l'auteur de plusieurs romans : Une Vie, Bel-Ami, Pierre et Jean.
  • Dans la préface de son roman Pierre et Jean (1888), Maupassant souligne les limites du réalisme et la nécessaire mise en scène de la réalité, marquée par la vision propre de l’auteur.

Rimbaud (1854-1891)

  • Né à Charleville, élevé par une mère rigoureuse, très bon élève, il montre très jeune des dispositions exceptionnelles pour la poésie, encouragées par son professeur de rhétorique, Georges Izambart.
  • Il s’intéresse au Parnasse et fugue de son collège pour rejoindre Paris en 1871.
  • Sa rencontre avec Paul Verlaine, poète parnassien et symboliste, donne lieu à une relation à la fois artistique et amoureuse qui tourne mal : au cours d'un séjour à Bruxelles, en 1873, Verlaine, ivre, tire à bout portant sur Rimbaud le blessant au poignet.
  • Écrivain révolutionnaire, Rimbaud a une conception très exigeante de la poèsie : selon lui, le poète « se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens ». Pour Rimbaud, la poésie ne doit pas chercher à cerner le réel, mais doit se faire invention sauvage et révolte.
  • II rédige l'intégralité de son œuvre entre 15 et 20 ans, notamment « Le Dormeur du Val » (1870), « Le Bateau ivre » (1871), ou encore les recueils Une saison en enfer (1873) et les Illuminations (1872-75). Il cesse définitivement d’écrire à 21 ans, pour mener une vie d’errance qui le mène jusqu'en Abyssinie, durant laquelle il devient négociant et explorateur. La précocité de son génie, la fulgurance de sa carrière d'écrivain et sa vie mouvementée ont contribué à faire de Rimbaud une légende de la littérature mondiale.

Proust (1871-1922)

  • Marcel Proust naît en 1871, à Paris, dans une famille bourgeoise et cultivée - son père est un brillant professeur de médecine -, ce qui lui permettra de ne jamais avoir à travailler, lui qui souffre depuis toujours d'une santé fragilisée par de violentes crises d'asthme.
  • Il suit des études de lettres à la Sorbonne et obtient une licence en 1895. À partir de là, il se met à écrire, tout en poursuivant une vie mondaine, fréquentant les salons bourgeois et aristocratiques parisiens du Faubourg Saint-Germain et du Faubourg Saint-Honoré.
  • Il est profondément affecté par la mort de son père (1903), puis celle de sa mère (1905). Suite à ces événements, en 1906, Proust s’installe boulevard Haussmann et commence une vie de reclus, en se consacrant désormais à l'écriture de ce qui sera l'œuvre de sa vie : À la recherche du temps perdu, publiée entre 1913 et 1927.
  • Premier tome de cette œuvre monumentale, Du côté de chez Swann est refusé chez Gallimard, sur les conseils d'André Gide qui exprimera ses regrets par la suite. Ce premier volume est finalement publié chez Grasset à compte d'auteur. Gallimard publie le second tome, À l’ombre des jeunes filles en fleurs, pour lequel Proust reçoit le prix Goncourt en 1919.
  • Durant les 3 années suivantes, Proust travaille jusqu'à épuisement pour rédiger les volumes suivants: Le Côté de Guermantes, Sodome et Gomorrhe, La Prisonnière, Albertine disparue, Le Temps retrouvé.
  • Le style proustien est déroutant pour l'époque : fin psychologue et brillant analyste notamment des sentiments, l'écrivain subordonne la trame du récit aux sensations (une madeleine trempée dans du thé ressuscite un ensemble de sensations par la mémoire involontaire) qu'il restitue à travers le regard de son narrateur (« Marcel »). Tout au long de La Recherche, le narrateur décrypte les signes, va d'initiation en découverte, porte un regard parfois cruel et teinté d'humour sur la société mondaine de l'époque, jusqu'à la révélation finale, qui ordonne toute l'œuvre : celle du « temps retrouvé ».

Apollinaire (1880-1918)

  • Né à Rome, fils d'une Polonaise et d'un père inconnu (probablement italien), il est engagé, en 1901, comme précepteur en Allemagne. Il rentre à Paris en 1902 et publie dans « La Revue blanche » son premier conte, « L'Hérésiarque », qu’il signe « Guillaume Apollinaire ».
  • Ami de Picasso, il est proche du milieu cubiste. Son recueil Alcools, publié en 1913, témoigne de sa recherche en matière d’esthétique nouvelle.
  • Fer de lance de l'art nouveau, il crée le terme de surréalisme en mars 1917. Son œuvre, d'une grande diversité, est marquée par une curiosité inventive, une recherche de l'audace, un émerveillement incessant...
  • Engagé volontaire dans l’armée française (alors qu’il n’a pas encore la nationalité), il revient de la guerre après avoir été gravement blessé à la tempe par un éclat d'obus en mars 1916.
  • En 1918, il publie son second grand recueil poétique, Calligrammes. Apollinaire est l'inventeur du terme de « calligramme » désignant un poème dont l'écriture forme un dessin en lien avec le thème du poème, même s'il n'est pas lui-même l'inventeur de cette forme poétique. Il meurt quelques mois plus tard des suites de la grippe espagnole.

Céline (1894-1961)

  • Fils d’artisan, Louis-Ferdinand Destouches, dit Céline, s’engage à 18 ans, en 1914, dans l’armée française. Après la guerre, il poursuit des études de médecine et voyage en Afrique et en Amérique.
  • Son chef-d’œuvre, Le Voyage au bout de la nuit, publié en 1932, est largement autobiographique. Le livre connaît, dès sa sortie, un succès retentissant en même temps qu'il décontenance la critique. Céline reçoit le prix Renaudot en 1932 pour ce premier roman.
  • Dans Le Voyage, Céline fait vivre à son anti-héros, Bardamu, de multiples expériences (guerre, Afrique coloniale, Amérique des banques et du taylorisme, banlieue parisienne misérable...) à travers les époques. Pour dépeindre une réalité souvent crue et violente, voire obscène, Céline recourt à un style proche du langage parlé, empruntant à l'argot, un langage souvent brutal loin des beaux discours qui, selon lui, voilent l'atrocité du monde.
  • Après une entrée fracasante en littérature, Céline prône, à partir des années 1930, la haine raciale, notamment à travers des écrits antisémites très virulents (Bagatelles pour un massacre, 1937). Proche du milieu collaborationniste et pro-nazi, il est contraint à prendre la fuite après la guerre, en Allemagne, puis au Danemark. De retour en France, il reviendra sur la scène littéraire avec D’un château l’autre (1957).

Giono (1895-1970)

  • Né en Provence, fils unique d’un cordonnier anarchiste et d’une repasseuse, il vit une enfance pauvre, mais heureuse dont il fera revivre l'atmosphère à travers ses œuvres.
  • Mobilisé pendant 4 ans, il vit une expérience traumatisante de la Première Guerre mondiale et en ressort indemne, mais à jamais pacifiste convaincu.
  • À partir de 1911, il doit quitter les études pour travailler dans la banque et aider financièrement sa famille. En 1929, le succès de son deuxième roman : Colline, lance sa carrière d'écrivain et lui permet de quitter la banque pour vivre de sa plume. Il est nommé Chevalier de la légion d'honneur en 1932.
  • Le succès de nombre de ses romans dont : Un roi sans divertissement (1947), Les Âmes fortes (1950), Le Hussard sur le toit (1951) lui valent d'être considéré comme l'un des pus grands écrivains du XXe siècle.
  • À travers une grande partie de son œuvre, Giono vante le retour à la terre et l’artisanat. La Nature occupe un rôle essentiel dans toute son œuvre. Cet humanisme naturel est mêlé à une profonde révolte contre la société du XXe siècle, le totalitarisme et la médiocrité. Son expérience de la guerre a influencé toute son œuvre et, même s'il a pu être accusé de collaboration après la guerre, Giono reste incontestablement un humaniste et un pacifiste.

Breton (1896-1966)

  • Né en 1896, André Breton poursuit des études de médecine, avant d'être mobilisé en février 1915 en tant qu’infirmier pendant la guerre.
  • Breton fonde, avec Louis Aragon et Philippe Soupault, la revue Littérature en 1919. Breton expérimente avec Soupault l'« écriture automatique », consistant à écrire des textes sans aucune réflexion et sans y faire de retouches. Cette expérimentation donne lieu, en 1920, à la publication du recueil intitulé : Les Champs magnétiques. Ce recueil, apprécié de la critique, devient précurseur du surréalisme.
  • En 1924, Breton publie Le Manifeste du surréalisme : il y fait le procès du réalisme et de l’idéologie bourgeoise à laquelle celui-ci se rattache. Breton vante le pouvoir de l’imagination et du rêve, qui donne voix à l’inconscient.
  • Comme Aragon, il adhère au Parti communiste, mais se désengage rapidement.
  • Chef de file du mouvement surréaliste, Breton publie Nadja, récit autobiographique, en 1928, ou encore L’Amour fou en 1937. Il est considéré comme une figure majeure de l'art et de la littérature française du XXe siècle.

Yourcenar (1903-1987)

  • Née dans une famille noble belge, Marguerite Cleenewerck de Crayencour est élevée par sa grand-mère paternelle et par son père, anticonformiste et grand voyageur, sa mère étant décédée 10 jours après son accouchement.
  • En 1929, elle publie son premier roman, Alexis ou le Traité du vain combat, sous le pseudonyme de Marguerite Yourcenar (anagramme de Crayencour, à un C près) qui devient son patronyme légal lorsqu'elle obtiendra la nationalité américaine.
  • Après la mort de son père, en 1929, Marguerite Yourcenar mène une vie de bohème entre Paris, Lausanne, Athènes, les îles grecques, Bruxelles...
  • En 1939, alors que la menace de la guerre s'impose en Europe, elle part rejoindre sa compagne, Grace Frick, professeure de littérature britannique à New York, avec qui elle vivra jusqu’en 1979.
  • Naturalisée américaine en 1947, Yourcenar enseigne l'histoire de l'art et la littérature française de 1947 à 1953.
  • Elle publie, en 1951, son chef-d’œuvre : Les Mémoires d’Hadrien, une biographie romancée de l'empereur romain du IIe siècle qui lui vaut un succès mondial. Elle y évoque notamment la passion d'Hadrien pour Antinoüs.
  • En 1980, Marguerite Yourcenar devient la première femme à être élue à l’Académie française.

Beckett (1906-1989)

  • Écrivain, poète et dramaturge irlandais, Beckett s’installe à Paris en 1928, où il se lie d’amitié avec James Joyce. Il participe à la résistance pendant la Seconde Guerre mondiale.
  • Après la guerre, il publie ses romans aux Éditions de Minuit : Molloy (1951), Malone meurt (1952), L’Innommable (1953).
  • C'est surtout son œuvre théâtrale, écrite en français, qui lui vaut une véritable notoriété, et notamment ses pièces : En attendant Godot (1952) et Fin de partie (1957), chefs-d'œuvre du théâtre de l'absurde.
  • L'œuvre de Beckett est austère, minimaliste, empreinte d'un profond pessimisme face à la condition humaine. On y retrouve le thème de la solitude, de l'impossibilité à communiquer, mais aussi celui des corps abîmés, du monde en décomposition, d'un délabrement généralisé. Ses personnages ne trouvent pas les mots, ses textes sont remplis de vides, de silence, ce qui contribue à créer une frustration, un malaise jusque chez le spectateur.
  • Beckett obtient le prix Nobel de littérature en 1969pour « son œuvre, qui à travers un renouvellement des formes du roman et du théâtre, prend son élévation dans la destitution de l'homme moderne ».

Char (1907-1988)

  • Né dans le Vaucluse, René Char fait des études de commerce à Marseille et se passionne pour le rugby…et la poésie.
  • En 1925, il publie un premier recueil de nouvelles Les Cloches sur le cœur.
  • En 1929, paraît Arsenal, recueil de poèmes dont Char envoie un exemplaire à Paul Éluard, avec qui il se lie d’amitié.
  • En 1930, il se rend à Paris et tente l'expérience surréaliste aux côtés de Breton, Aragon et Picasso.
  • Pendant l'Occupation, au moment de la Seconde guerre mondiale, René Char participe activement, sous le nom de « Capitaine Alexandre », à la Résistance. Son recueil, Les feuillets d'Hypnos, écrit entre 1943 et 1944, mais publié en 1946 seulement, une œuvre à première vue relativement hermétique, s'appuie sur l’expérience fondatrice que fut celle de la Résistance pour l'écrivain.
  • À travers sa poésie empreinte de mystère et d'énigmes, Char exprime le danger d'exister. Le poète est déchiré entre le désespoir face à l'absurdité du monde et la soif d'en absorber toutes les beautés et les lumières. Sa poésie invite à la résistance à travers l'introspection et évoque toute la révolte du poète.

Ionesco (1909-1994)

  • D'origine roumaine, Eugène Ionesco passe sa petite enfance en France. En 1925, il retourne en Roumanie avec son père et fait des études de lettres françaises à l'université de Bucarest.
  • Après la Seconde Guerre mondiale, il revient habiter à Paris et publie, en 1950, sa première œuvre dramatique, La Cantatrice chauve. Cette parodie de pièce va durablement marquer le théâtre contemporain, faisant de Ionesco l'un des pères du « théâtre de l'absurde », une dramaturgie fondée sur le non-sens et le grotesque.
  • Ionesco recourt à différents procédés pour traduire et rendre visible l'absurde : grossissement démesuré qui envahit tout (Rhinocéros, 1959), personnages orgueilleux et idiots (personnage du roi dans Le Roi se meurt, 1962 ou de l'enseignant dans La Leçon, 1951). Tous ces procédés rendent l'œuvre de Ionesco souvent drôle, insolite, avec une dimension clownesque.
  • Comme dans La Cantatrice chauve, pièce inspirée à Ionesco par les formules de la méthode Assimil, les personnages sont déshumanisés, ne parviennent à s'exprimer qu'à travers des banalités, des morceaux de discours empruntés à d'autres.
  • Il est élu à l'Académie française en 1970.

Camus (1913-1960)

  • Né en Algérie, élevé par sa mère dans une famille très pauvre, il est distingué par son instituteur. Licencié de philosophie à Paris, il devient journaliste engagé (il fonde Combat à la Libération), notamment pour le Parti communiste entre 1935-1936.
  • En 1943, il rencontre Sartre dont il est intellectuellement proche et avec qui il collabore, jusqu'à la publication de L'Homme révolté, en 1951. Une brouille éclate alors entre les deux auteurs : Camus refusant la conception marxiste de la révolution qui légitime l'utilisation de la violence et Sartre lui reprochant sa « tiédeur ».
  • Au cours des années 40, Camus rédige son cycle de l'« absurde », à travers un roman (L'Étranger, 1942), deux pièces de théâtre (Caligula et Le Malentendu, 1944), un essai (Le Mythe de Sisyphe, 1942).
  • Philosophe existentialiste, Camus développe une pensée fondée sur la prise de conscience de l’absurdité de la vie, dénuée de sens et d'espoir, comme une victoire de la lucidité sur le nihilisme.
  • Dans son célèbre roman, L'Étranger, le personnage de Meursault, figure par excellence de l'anti-héros, incarne la condition humaine telle que la conçoit Camus : un employé de bureau quelconque, dont la vie est guidée par le hasard, se retrouve coupable d'un assassinat pour lequel on le condamne en lui reprochant davantage son indifférence devant les faits que le meurtre en lui-même.

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