La Première Guerre mondiale est le thème de multiples récits, composés par les témoins comme par des auteurs plus contemporains qui s'en inspirent. Les écrivains ont voulu, dès les premiers jours de la guerre, en rendre compte, la questionner, l’accuser, ou la légitimer. Ils s'inscrivent dans « l'ère du témoin » (cf. l’essai de l'historienne A. Wieviorka, L'Ère du témoin, 2002). L’écriture comme catharsis et témoignages est ainsi lisible chez ceux qui vivent la guerre comme Henri Barbusse avec Le Feu, prix Goncourt 1917, entre fiction et témoignage « vrai » du quotidien d'une colonne de fantassins dans les tranchées, Maurice Genevoix (Sous Verdun, août-octobre 1914 ; Nuits de guerre (Hauts de Meuse), 1917), Dorgelès, Les Croix de bois, 1919. Les autres galvanisent dans les premiers mois du conflit un patriotisme magnifié, voire nationaliste, comme les écrits de Maurice Barrès (le « rossignol des carnages » selon le mot du pacifiste Romain Rolland).

Certains meurent pour la France (Alain-Fournier, Charles Péguy, Louis Pergaud). L’après-guerre voit les écrits sur la guerre fortement diminués, il faut attendre la fin des années 1920 et le début des années 1930 pour qu’une nouvelle littérature, loin du patriotisme du début, émerge, critiquant la barbarie : Chevalier, La Peur (1930), Giono, Le Grand Troupeau (1931), Vercel, Capitaine Conan, 1934.

Enfin, la grande guerre devient, dans la littérature contemporaine, une période phare que revisitent les écrivains : Jean Rouaud, Les Champs d’honneur (1990), Un long dimanche de fiançailles de Sébastien Japrisot (1991), La Chambre des officiers de Marc Dugain (1998) ou Le Monument de Claude Duneton (2004), Jean Echenoz, 14 (2012), Jérôme Garcin, Bleus horizons (2013), tous sur l’incompréhensible « Grande Guerre, et dont le dernier roman en date est le prix Goncourt 2013 de Pierre Lemaître, Au-revoir là-haut. Citons encore Jean Rouaud, Éclats de 14 (2014). Au-delà du roman traditionnel, les romans policiers absorbent le conflit, comme Thierry Bourcy avec Célestin Louise, flic et soldat dans la guerre de 14-18 (2014), quand Didier Daeninckx commençait déjà avec son polar intituléLe Der des ders (1985).

Le cinéma et la BD, notamment à travers les adaptations de Tardi (C'était la guerre des tranchées, 1993 ; Putain de guerre !, 2008-2009), ne sont pas en reste... On peut citer l’adaptation de Capitaine Conan par Bertrand Tavernier, sorti en 1996, d’Un long dimanche de fiançailles de Sébastien Japrisot par Jean-Pierre Jeunet, en 2004, ou bien La Chambre des officiers par François Dupeyron, sorti en 2001, et enfin 1917, film britannico-américain réalisé par Sam Mendes, en 2019, largement plébiscité par la critique et Golden Globes 2020, qui donne l'illusion de n'être composé que d'un seul long plan-séquence.