Soit (Ω,A,P) un espace probabilisé.
Étudier une variable aléatoire discrète
Définition :
Soit E un ensemble.
Unevariable aléatoire discrètedéfinie sur Ω est une application X de Ω dans E telle que :
- X(Ω) soit fini ou dénombrable
- Pour tout x∈X(Ω), X−1({x})={w∈Ω/X(w)=x}∈A.
Remarques :
Si E⊂R, on parle de variable aléatoire réelle.
L’événement X−1({x}) peut se noter X=x.
Définition :
Soit X:Ω→E variable aléatoire discrète.
La loi de X est l'application PX:P(X(Ω))→[0 ;1] telle que pour tout A∈P(X(Ω)), PX(A)=P(X∈A) avec (X∈A)={w∈Ω/X(w)∈A}.
La loi PX définit une probabilité sur l'espace probabilisable (X(Ω),P(X(Ω))).
Calculs d’espérance
Soient X,Y variables aléatoires réelles discrètes définies sur (Ω,A,P).
Définition :
X admet uneespérancesi la famille (P(X=x))x∈X(Ω) est sommable.
E(X)=∑x∈X(Ω)xP(X=x)
Propriétés :
Si X et Y admettent des espérances :
- Si E(X)=0, X est centrée.
- Pour tout α∈R, αX et X+Y admettent une espérance :
E(αX)=αE(X)
E(X+Y)=E(X)+E(Y) - Soit a≥0, aP(X≥a)≤E(X) (inégalité de Markov).
Formule de transfert :
Soient X variable aléatoire discrète et f fonction définie sur X(Ω) à valeurs dans R. Il y a équivalence entre les propositions suivantes :
- f(X) est d'espérance finie.
- La famille (f(x)P(X=x)) est sommable.
Dans ce cas E(f(X))=∑x∈X(Ω)f(x)P(X=x).
Calculs de variance
Soient X,Y variables aléatoires réelles discrètes définies sur (Ω,A,P).
Définition :
X admet un moment mk d'ordre k∈N si la variable Xk admet une espérance :
mk=E(Xk)=∑x∈X(Ω)xkP(X=x)
Théorème :
Si la variable X admet un moment d'ordre 2, X admet une espérance.
Théorème :
Si les variables X et Y admettent chacune un moment d'ordre 2, alors XY est d'espérance finie et E(XY)2≤E(X2)E(Y2).
Définition :
Si X admet un moment d'ordre 2, la variance de X est V(X)=E((X−E(X))2).
Son écart-type est σ(X)=√V(X).
Propriétés :
- Si X admet un moment d'ordre 2, alors :
V(X)=E(X2)−E(X)2
V(aX+b)=a2V(X) pour tous a,b∈R - Si V(X)=1, X est dite variable réduite.
Utiliser des lois usuelles
- Loi uniforme
La variable aléatoire X suit une loi uniforme sur un ensemble fini E si :
- X(Ω)=E
- Pour tout X∈E, P(X=x)=1n avec n=Card(E).
- Loi de Bernoulli
La variable aléatoire X suit une loi de Bernoulli de paramètre p (avec p∈]0 ;1[) si :
- X(Ω)={0 ;1}
- P(X=0)=1−p et P(X=1)=p
On note X∼B(p).
E(X)=p et V(X)=p(1−p).
- Loi binomiale
La variable aléatoire X suit une loi binomiale de paramètres n et p (avec n∈N∗ et p∈]0 ;1[) si :
-
- X(Ω)=[|0,n|]
- Pour tout k∈[|0,n|], P(X=k) =(nk)pk(1−p)n−k.
On note X∼B(n,p).
E(X)=np et V(X)=np(1−p).
- Loi de Poisson
La variable aléatoire X suit une loi de Poisson de paramètre λ (λ>0) si X(Ω)=N et P(X=k)=exp(−λ)λkk!.
On note X∼P(λ).
E(X)=λ et V(X)=λ.
- Loi géométrique
La variable aléatoire X suit une loi géométrique de paramètre p (p∈]0 ;1[) si :
- X(Ω)=N∗
- P(X=k)=p(1−p)k−1
On note X∼G(p).
E(X)=1p et V(X)=1−pp2.