Les infractions involontaires, ou infractions non intentionnelles, sont des infractions dont l'élément moral est une faute d'imprudence. L'art. 121-3 al. 3 du Code pénal envisage la faute d'imprudence :

« Il y a également délit, lorsque la loi le prévoit, en cas de faute d'imprudence, de négligence ou de manquement à une obligation de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le règlement, s'il est établi que l'auteur des faits n'a pas accompli les diligences normales compte tenu, le cas échéant, de la nature de ses missions ou de ses fonctions, de ses compétences ainsi que du pouvoir et des moyens dont il disposait. ».

A contrario, les crimes ne sont jamais des fautes de négligence. Un délit suppose une faute de négligence seulement lorsque la loi le prévoit. Bien que le texte ne vise que les délits, certaines contraventions supposent aussi une faute d'imprudence. Les fautes d'imprudence ne sont jamais des crimes. Elles concernent quelques délits et quelques rares contraventions.

Il existe des infractions non intentionnelles. Tel est le cas, par exemple, du dol sans intention dolosive. Si une faute est par définition volontaire, l'intention dolosive n'est pas l'équivalent de la faute intentionnelle : la première désigne l'état psychologique d'une personne qui entend nuire à autrui, tandis que la seconde est le fait matériel préjudiciable lui-même.

On peut alors identifier deux cas : la faute d'imprudence et l'imprudence volontaire. La faute d'imprudence est détachée de tout désir de résultat concret. Ce peut être une imprudence, une négligence ou un manquement à une obligation de sécurité, ou de prudence imposée par la loi ou un règlement. Donc, cette faute n'est réprimée que si elle est à l'origine directe d'un dommage.

L'imprudence est, elle, une violation délibérée d'une loi, d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité. Mais il peut s'agir également d'une faute caractérisée qui a exposé autrui à un risque grave.