L'école physiocrate

Il y a une opposition entre le mercantilisme espagnol bullioniste et le français de Bodin.

• Les bullionistes cherchent la maximisation de l’accumulation de métaux précieux, synonyme de richesse.
• Bodin pense que cette accumulation n’est pas signe de richesse mais provoque de l’inflation. La quantité d’or se retrouve dans la hausse des prix. D’où le premier lien entre inflation et masse monétaire : on commence à comprendre que l’or n'est pas une richesse en soi. Ce qui compte c'est la production et en particulier sa valeur. On passe de la notion de richesse stock à celle de richesse flux. Ainsi A. de Montchrestien écrit en 1616 : « Ce n’est pas l’abondance d’or et d’argent qui fait les Etats plus riches et opulents, c’est l’accroissement des choses nécessaires à la vie. »

Richard Cantillon (1680-1734) est l'auteur de : Essai sur la nature du commerce en général. On y trouve 3 analyses novatrices :

• La distinction entre la richesse monétaire et la richesse réelle. Seule la seconde est importante, c’est ce que l’Etat doit rechercher. Cette richesse réelle est le résultat de deux facteurs : la terre et le travail.
• Il est le premier grand théoricien de la valeur des biens. Il distingue deux types de valeurs :
1. Intrinsèque, qui dépend du nombre de facteurs utilisés.
2. De marché, qui dépend de l’offre et de la demande et peut s’éloigner de la première.
• Il propose une théorie sur la répartition des revenus. On y retrouve :
1. Celui de l’entrepreneur, lié au risque de production.
2. Celui du propriétaire foncier ; la rente.
3. Celui de la personne qui apporte le capital : le profit.
4. Celui du travailleur.

Thomas Robert Malthus (1766-1834) écrit en 1798 : Essai sur le principe de la population. A l’origine, il veut expliquer la misère ambiante en Angleterre. Pour lui, la misère est un décalage entre niveau de population et niveau de subsistance : la population double à chaque génération, ce qui laisse supposer une progression géométrique alors que sur la même période, les subsistances suivent une progression arithmétique.

Pour Malthus, la misère est un mode de régulation de la population. Il condamne ce mode et propose certaines solutions, qui passent notamment par le report du mariage, et l’abstinence pour éviter les naissances. Qualifié d'auteur pessimiste, il a quand même eu un écho très fort, notamment dans les politiques de restriction des naissances en Chine.