L'agriculture, qui comprend au sens large la culture des plantes et l'élevage des animaux, est très inégalement développée et intégrée à la mondialisation. Des systèmes agraires très distincts cohabitent dans le monde. La géographie économique s'intéresse à cette hétérogénéité des systèmes et à leurs dynamiques.
L'essentiel du monde reste dominé par une agriculture de type vivrière ou de subsistance. Au sens strict, ce type d'activité vise l'autosuffisance ; au sens large, ce type d'agriculture peut comprendre des agricultures avec des échanges locaux limités (le producteur de moutons échange son lait, son fromage et sa laine contre des céréales, légumes et fruits à leurs producteurs respectifs dans son village ou à proximité). Elle a quasiment disparu des pays développés, sauf exceptions (régions isolées de l'outre-mer, comme le cœur de la Réunion française), mais pèse d'autant plus dans un État qu'il est rural et peu développé, donc reste importante en Inde et en Afrique subsaharienne. Les parcelles sont petites (entre 0,1 et 5 ha) et, en cas de croissance démographique, peuvent faire l'objet de conflits (Paysans Sans Terre du Brésil). Les formes sont multiples en termes de paysages, de la culture sur brûlis africaine aux rizières en terrasses d'Asie du Sud-Est. Ce type d'agriculture, isolé de la mondialisation, est en recul face à l'urbanisation et au développement.
L'agriculture familiale domine dans un certain nombre de pays du Nord (Europe de l'ouest). Avec des exploitations de 20 à 100 ha, cette agriculture se spécialise en général dans un produit (vin, élevage à viande, élevage laitier, blé, pomme de terre), mais la polyculture peut perdurer. L'insertion dans la mondialisation est croissante et l’intensification est soutenue par des aides nationales ou supra-nationales (Politique Agricole Commune de l'UE depuis 1962), ce qui favorise la mécanisation et le recours à des intrants chimiques, à l'irrigation. Ce type d’exploitation dépend des subventions et est concurrencé par le dernier grand type d’agriculture.
L'agriculture intensive commerciale d'exportation comprend de vastes superficies de monocultures (oranges de Floride, palmiers à huile de Bornéo, bananes de Côte-d'Ivoire, soja d'Argentine). Elle est très intensive en capital et en formation (recours à des drones, surveillance des cours de la bourse) et souvent moins gourmande en main-d’œuvre, sauf dans les pays les plus pauvres. Elle est très insérée dans les circuits de la mondialisation et ce n’est pas un hasard si c’est à la Chicago board of Trade, localisée dans la ville porte d’entrée des Grandes Plaines, que les cours sont fixés. En Europe, une variante de ces grosses exploitations est issue des terres collectivisées en Europe de l'Est (sovkhozes et kolkhozes en URSS). Les grandes exploitations, qui dépassent plusieurs centaines, plusieurs milliers, voire plusieurs dizaines de milliers d'ha, sont accusées de causer des dégâts environnementaux, de vider les campagnes et de ne pas permettre à tous de vivre correctement ; elles posent un problème de durabilité. Si elles captent de nombreuses subventions, les politiques publiques comme la PAC se recomposent pour moins les avantager.