Les ressources naturelles sont des potentialités ayant une utilité et une valeur économique extraites du sol et du sous-sol. L'eau est une ressource à part en raison de son caractère renouvelable et relativement ubiquiste. En revanche, l'air (trop ubiquiste et donc sans valeur économique significative pour l'heure) n'est pas une ressource, tout comme les productions agricoles. Les sols permettant cette agriculture, eux, sont une ressource (l'Ukraine est, par exemple, connue pour ses légendaires « terres noires », le tchernoziom). Les principales ressources sont des minerais énergétiques, hydrocarbures (pétrole et gaz) en particulier, ainsi que charbon (carbone) et uranium, mais aussi classiques, qu'ils soient précieux (or, diamants) ou moins (fer, cuivre).
Dès le milieu du XXe siècle, le géographe français Pierre George s'est intéressé à la géographie des minerais, ce point permettant d'expliquer la localisation des industries (qui se faisait alors « à la ressource »), mais aussi des éléments de puissance géopolitique et de conflits ; les travaux de la géographe belge Bernadette Mérenne-Schoumaker ont contribué à renouveler la géographie des matières premières. Les ressources stratégiques sont celles indispensables au fonctionnement de l'économie et des États : pétrole, uranium, terres rares, etc. Ces ressources sont en général relativement concentrées, en termes de réserves comme de production, les deux n'étant pas parfaitement corrélées. Si la Chine dispose de la majorité des terres rares dans le monde, son poids dans la production (90 %) est encore supérieur et favorise son statut d'atelier du monde et la dépendance des autres États et de leur transition énergétique. Le Moyen-Orient, Arabie Saoudite en tête, représenterait près des deux tiers des réserves de pétrole mondial. Mais le Venezuela dispose de réserves encore plus importantes que ce pays. L'Afrique, notamment l'Afrique du Sud, est connue pour ses diamants et son or, tandis que le Chili domine le marché du cuivre. La Nouvelle-Calédonie, le « caillou » de nickel, disposerait de 20 à 40 % des réserves mondiales de cette ressource. Avec le Sahara occidental et depuis l'épuisement des gisements concurrents de l'île de Nauru, le Maroc contrôle, via l'Office chérifien des phosphates, près de 40 % des réserves mondiales de cette ressource, utilisée pour les engrais agricoles.
Ces lieux de production des ressources sont distincts en général des lieux de consommation, malgré quelques exceptions (les États-Unis sont traditionnellement un territoire riche en ressources et le premier consommateur mondial). Cette dissociation suppose des flux, des stratégies de sécurisation des approvisionnements pour les pays importateurs et de limitation de la dépendance pour les pays rentiers. Le transport des ressources suppose des adaptations de l’industrie (sidérurgie sur l'eau de Dunkerque, avec fer et charbon importés par la mer dans la ZIP) et rend certaines routes stratégiques, comme le détroit d'Ormuz entre Iran et Oman, par lequel transite l'essentiel du pétrole mondial (arme géopolitique utilisée par les pays arabes via l'OPEP pour déclencher le premier choc pétrolier lors de la guerre du Kippour en 1973) et que l'Iran menace régulièrement de fermer. Les oléoducs, comme Keystone aux États-Unis, suscitent des conflits d'usage quand ils traversent des zones protégées ou peuplées de peuples autochtones notamment ; les conflits d'usage existent également dans les zones de production quand la population ne tire pas assez de bénéfices, mais seulement des nuisances de la ressource, ce qui peut déboucher sur des conflits armés, sécessionistes notamment (Biafra entre 1967 et 1970 et delta du Niger au Nigeria, qui ne profite guère de son pétrole). La quête d'autosuffisance énergétique ne fait parfois que déplacer le problème : faute de pétrole, la France s'est lancée dans le tout nucléaire, mais pour des raisons stratégiques (militaires) comme de coût de production, elle ne dispose plus, depuis le début du XXIe siècle, de mines d'uranium et dépend essentiellement de son ancienne colonie l'instable Niger : des employés d'Areva-Orano ont déjà été enlevés près de la mine d'Arlit. Des conflits peuvent être liés en totalité (guerre de la Morue des années 1970 entre Royaume-Uni et Islande sur les zones de pêche) ou en partie (champs pétroliers d’Iraq lors de la guerre de 2003) à l’enjeu des ressources, en attendant les guerres de l’eau annoncées, mais qui restent pour l’heure un mythe. Les pays exportateurs doivent diversifier leur économie (ce que font les Émirats Arabes Unis ou le Qatar qui développent les médias, l'aérien et le tourisme, la finance), faute de connaître un syndrome hollandais (effondrement du Venezuela, pays dont la stabilité dépendait comme l'Algérie des cours des hydrocarbures) ; la fin du supercycle des matières premières du début des années 2000 a provoqué une nouvelle décennie perdue en Amérique latine. Enfin, il n'existe pas de corrélation entre ressources et développement : si certains pays développés sont riches en ressources (Australie, Canada), d'autres sont pauvres (France, Japon) en la matière, tandis que de nombreux Pays les Moins Avancés ont peu de ressources (Tchad, Afghanistan). Certains États pauvres sont riches en ressources, qui attirent et attisent conflits et corruption (diamants de sang au Libéria, guerre civile à l'est de la République Démocratique du Congo), poussant certains chercheurs (comme Géraud Magrin pour l'Afrique) à parler d'une malédiction des ressources.
La géographie des ressources peut rapidement évoluer au fil des découvertes. Le « peak oil », pic de production pétrolière, est régulièrement repoussé. Gros importateurs de pétrole et donc dépendants de l’Arabie Saoudite au début des années 2000, les États-Unis sont redevenus exportateurs nets une quinzaine d'années plus tard grâce aux hydrocarbures non conventionnels, pétrole issu des sables et schistes bitumineux et gaz de schiste, dont l’exploitation par fracturation hydraulique suscite des débats (interdiction en France, mais développement sous le démocrate Barack Obama). La réduction de la dépendance des États-Unis au Moyen-Orient favorise des recompositions géopolitiques. Au fond des océans, hydrates de méthane et nodules polymétalliques, concrétions métalliques provenant sans doute des sources hydrothermales localisées près des dorsales, pourraient rebattre les cartes de la géographie des ressources au cours du XXIe siècle.