Les flux de marchandises, mais également de services sont au cœur de la mondialisation contemporaine. Mais ces échanges sont très déséquilibrés et évoluent, à toutes les échelles.
Traditionnellement, les pays développés importent des ressources et exportent des biens manufacturés vers le reste du monde (pays développés et moins développés), ainsi que des services (essentiellement vers les pays développés). Cette logique est à rapprocher de systèmes de domination coloniale (empires français, britannique, etc.) ou para-coloniale (Amérique latine de la doctrine Monroe vis-à-vis des États-Unis). La dissociation entre lieux de production et de consommation de ressources génère des flux déséquilibrés. Cette composante traditionnelle existe toujours dans la Division Internationale du Travail, avec des Pays les Moins Avancés cantonnés à la fourniture de matières premières (pétrole angolais, uranium du Niger) et parfois de main-d’œuvre bon marché, et des pays développés assurant l'essentiel de la conception et des étapes de production à haute valeur ajoutée, ainsi que des services. Les balances commerciales sont alors déséquilibrées au profit des pays développés.
Néanmoins, à la fin du XXe siècle, la désindustrialisation d'une partie de l'Occident, corrélée à l'industrialisation de grands émergents dont elle est le pendant, a provoqué une recomposition des balances commerciales pour les marchandises. Si l'Allemagne est longtemps restée le premier exportateur net et reste excédentaire en raison de la qualité associée au Made in Germany (voitures, chimie, machines-outils pour l'industrie), elle a été dépassée par la Chine, atelier du monde, au début des années 2020, et les principaux pays dits industrialisés accumulent les déficits depuis des décennies. États-Unis, Royaume-Uni et France présentent les balances commerciales les plus déficitaires. La dépendance induite, révélatrice d'un problème structurel de compétitivité, inquiète.
À une échelle plus locale, la géographie du commerce peut s'entendre comme celle de la répartition des entreprises de distribution. Dans les pays les plus pauvres, la vente de détail reste cantonnée à des indépendants locaux dans de petites échoppes, et aux marchés ruraux ou urbains. Dans les pays les plus développés, les petits commerces résistent en centre-ville, mais subissent la concurrence des supermarchés et, en périphérie des villes, des hypermarchés avec leurs immenses parkings et des prix moins élevés liés aux économies d'échelle et à l'effet de masse qui permet de peser sur les prix dans les négociations avec les producteurs. Fleurissent alors les « boîtes à chaussures », empilement de rectangles (magasins et entrepôts) et de parkings dans les entrées de villes. L'urbanisme commercial repose aussi, aux États-Unis et dans les grands émergents (Chine, Malaisie, Iran, Émirats Arabes Unis), sur des malls voire des méga-malls, centres commerciaux géants portés par un magasin central ou quatre boutiques d'angle, et qui disposent de plusieurs centaines de boutiques réparties sur des centaines de milliers de m². Temples de la consommation et vitrines de l'émergence, ces centres commerciaux sont en difficulté aux États-Unis, notamment depuis la crise économique de 2008-2009. La pandémie de Covid a également provoqué un renforcement des entrepôts au détriment de la fréquentation des magasins en développant le drive et la livraison à domicile, par les acteurs de la grande distribution eux-mêmes ou par des émergents de l’économie numérique (Uber, Deliveroo).