À l’échelle régionale, les terrains sont inégalement plats et élevés. Les chaînes de montagnes terrestres, mais aussi sous-marines découlent de la tectonique des plaques et s’érodent. L’orogenèse, ou naissance des montagnes (oros en grec ancien), se fait en général par la rencontre de deux plaques, notamment continentales. Ainsi, l’Ibérie initialement détachée de l’Europe s’en est approchée, donnant naissance aux Pyrénées, tout comme l’Himalaya découle de la collision entre la plaque indienne et celle eurasiatique. Les Alpes sont liées à la rencontre des plaques eurasiatique et africaine. Parfois, un mouvement de subduction d’une plaque océanique sous une plaque continentale peut provoquer une chaîne de montagnes : la plaque pacifique passe sous la plaque sud-américaine, donnant naissance aux Andes.
Les montagnes sont marquées par des sommets, reliés entre eux par une ligne de crête ; les points de passage les plus bas sur cette ligne sont des cols. En contrebas, la ligne qui relie les points les plus profonds de la vallée, généralement au fond d’un cours d’eau, est le t(h)alweg. L’altitude (1°C en moins tous les 170 m) et l’exposition (opposition entre l’adret, l’endroit ou la soulane au soleil et l’envers, l’ubac ou l’ombrée à l’ombre) conditionnent les types de végétation (feuillus en bas, résineux ensuite, puis prairie et enfin roche nue, et neige ou glace éternelle) et les activités (villages traditionnels et agriculture au soleil, ski sur l’ubac) ; l’élevage domine et le système des cultures en terrasses a été mis au point par différentes civilisations pour contrer la pente. Les grandes chaînes de montagnes de chaque continent dépassent en général 4 800 m : 4 810 m pour le Mont Blanc (Alpes) en Europe, 4 884 m pour le Puncak Jaya en Indonésie, 4 892 m pour la massif Vinson en Antarctique, près de 5 900 m pour le Kilimandjaro en Afrique, 6 194 m pour le McKinley (Rocheuses) en Alaska, près de 7 000 m pour l’Aconcagua dans les Andes et même 8 848 m pour l’Everest, toit du monde dans l’Himalaya. Sous la mer, les dorsales forment des montagnes qui peuvent atteindre plusieurs milliers de m de haut, voire dépasser le niveau de la mer, comme en témoigne l’Islande, partie émergée de la dorsale médio-atlantique.
Plaines et plateaux sont tous deux plats, mais marqués par une différence d’altitude qui débouche sur des différences de mise en valeur. Les plaines sont plates et peu hautes ; les cours d’eau ne sont pas encaissés. Elles sont propices à l’agriculture (Grandes Plaines des États-Unis et du Sud du Canada, Ukraine). Les plateaux sont plats, mais hauts ; les cours d’eau sont encaissés, en contrebas. L’agriculture est plus difficile et l’altiplano andin concentre, par exemple, des villes (la Paz, plus haute capitale du monde, en Bolivie), l’altitude permettant d’échapper à la chaleur et aux moustiques tropicaux, et de l’élevage.
Quand ils ne grandissent plus, les massifs s’érodent et s’arrondissent ; pics et aiguilles (typiques des Alpes et Pyrénées, massifs jeunes, qui ont quelques dizaines de millions d’années) sont remplacés dans les massifs anciens (plusieurs centaines de millions d’années) par des ballons par exemple (dans les Vosges) et autres puys, anciens volcans arrondis (Massif central). Dans le cas du Massif armoricain et des Ardennes, le massif se résume désormais à des collines. Le front d’érosion est une cuesta, complétée par quelques buttes-témoins où la roche était plus dure. Les reliefs peuvent aussi plisser et glisser ; le relief jurassien, typique de la chaîne éponyme, fait cohabiter l’anticlinal (pli convexe avec les couches les plus anciennes au centre) et le synclinal (pli concave avec les couches les plus récentes au centre) ; de manière transversale, des vallées avec des cours d’eau, les cluses, coupent le relief tandis que les vallées, plus hautes, dans l’axe sont des combes. Les Appalaches à l’Est des États-Unis sont un autre relief, ancien, qui s’est plissé. Les failles dites inverses ou de chevauchement provoquent ailleurs des glissements des couches géologiques, donnant naissance à des nappes de charriage, constituées de couches exogènes ; elles sont nommées klippes pour les nappes secondaires, plus petites et isolées de la nappe principale. Dans le cas de failles normales, le plan est incliné à environ 60° et les compartiments rocheux s’écartent en hauteur et en largeur, donnant parfois une alternance de horsts (soulevés) et de grabben (fossés d’effondrement) comme autour du lac Manyara en Tanzanie.