Comment produire toujours plus ?

La révolution productiviste : une triple révolution

  • Révolution technique : mécanisation, motorisation, sélection de variétés, utilisation intensive de produits chimiques (engrais, pesticides, insecticides, fongicides).
  • Révolution économique : augmentation de la taille des exploitations pour pouvoir faire face aux investissements.
  • Révolution politique : systèmes d’aides à la production ou l’exportation, à la vulgarisation des nouvelles techniques.

Des systèmes agricoles intégrés à « l’agrobusiness »

  • Grands groupes industriels fournissant les semences « améliorées » (parfois OGM) aux agriculteurs.
  • Grands groupes industriels fournissant les produits chimiques.
  • Grands groupes pharmaceutiques fournissant antibiotiques, hormones.
  • Chaînes de supermarchés achetant une grande partie de la production.
  • Industries agroalimentaires achetant une grande partie de la production.

Une ambition : nourrir le monde

  • Une population toujours plus nombreuse à nourrir, à des prix qui doivent baisser.
  • Un marché à l’échelle du monde : agricultures souvent exportatrices.
  • Une arme économique et politique : « arme verte » pour pays exportateurs, volonté de moins dépendre des importations pour les autres.

Où produire toujours plus ?

Disparition progressive des régions de polyculture paysanne au profit de régions hyper-spécialisées.

Les régions céréalières, les « greniers du monde »

  • Grande intensivité en Europe : rendements très élevés.
  • Intensivité moyenne en Europe de l’Est dans les terres noires d’Ukraine, du Sud sibérien ou du Nord du Kazakhstan.
  • Extensivité dans les pays neufs (États-Unis, Brésil, Argentine, Australie) : rendements moyens ou faibles, mais très forte productivité.

Des régions d’élevage qui inondent la planète de viande, d’œufs et de produits laitiers

  • Systèmes hors-sol : Bretagne, Allemagne, feed-lots étatsuniens.
  • Systèmes herbagers : Nouvelle-Zélande, Danemark, Pays-Bas.
  • Systèmes extensifs basés sur le ranching : Ouest étatsunien, Australie, Brésil, Argentine.

Des régions productrices de fruits, légumes et produits viticoles

  • Huertas de type méditerranéen : Espagne, Californie, Chili, Australie, Israël.
  • Plantations tropicales : Floride, Sud-Est étatsunien, Sud brésilien, Nord-Est australien.
  • Horticulture nordique (Pays-Bas) ou tropicale (Équateur, Kenya).

Pourquoi produire toujours plus ?

Une agriculture qui menace l’environnement

  • Pollution liée à l’utilisation d’engrais et de produits phytosanitaire (nappes phréatiques, cours d’eau, espaces maritimes) et à la motorisation.
  • Épuisement, salinisation ou empoisonnement des sols du fait de monocultures ou d’abus d’irrigation.
  • Fragilisation des sols liée à la mécanisation, aux labours : augmentation de l’érosion.
  • Coût écologique des exportations et importations à échelle mondiale.
  • Baisse de la biodiversité.

Une agriculture qui menace la santé publique

  • Interrogation à propos des OGM.
  • Interrogation sur les effets des antibiotiques et des hormones de croissance.
  • Scandales sanitaires dans pays développés : maladie de la vache folle (années 1990) due à l’utilisation de farines animales, grippe aviaire (2004), peste porcine, etc.

Une agriculture qui produit trop et qui menace les agricultures traditionnelles

  • Surproductions fréquentes à l’échelle nationale ou continentale (Europe), mais pas à l’échelle mondiale.
  • Uniformisation des goûts et des modes de consommation à l’échelle mondiale.
  • Concurrence déloyale pour les agricultures traditionnelles des pays en voie de développement : produits importés moins chers que produits locaux.