La faim dans le monde

1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020
Nombre de mal nourris dans le monde 960 M 950 M 900 M 800 M 850 M 920 M 690 M
Part de mal nourris dans la population mondiale 32 % 36 % 21 % 14 % 14 % 13,5 % 8,9 %
Disponibilité alimentaire moyenne par hab. (cal) 2300 2440 2580 2710 2680 2700 2900

Source : FAO

Malgré une hausse ces dernières années, sur le long terme les personnes souffrant de la faim dans le monde sont de moins en moins nombreuses, à la fois en valeur absolue et en valeur relative.

  • Asie : 8,3 % de la population, soit 380 M (en baisse).
  • Afrique : 19,1 % de la population, soit 250 M (en hausse).
  • Amérique Latine – Caraïbes : 7,4 % de la population, soit 50 M (en légère hausse).

La malnutrition est un corolaire de la pauvreté, elle est permanente et diffuse mais touche plus particulièrement :

  • ceux qui n’ont pas accès à la nourriture faute de revenus ou d’accès à l’aide ;
  • les personnes de statut inférieur : enfants, cadets, filles, catégories sociales dominées ;
  • les régions isolées, faute d’accessibilité, surtout les espaces ruraux.

La famine est l’absence de nourriture qui tue directement. Elle touche les minorités ethniques, religieuses, politiques dans le cadre de conflits (guerres, guerres civiles). Elle est avant tout politique, elle peut être :

  • créée par le pouvoir pour affamer une population rebelle ou adverse ;
  • créée par un mouvement politique rebelle contre le pouvoir ;
  • niée par le pouvoir afin d’affaiblir une population adverse ;
  • exposée pour susciter l’aide internationale.

La notion de transition alimentaire et ses conséquences

Dans les sociétés traditionnelles, la base de l’alimentation est souvent constituée de céréales ou de tubercules, suivant l’aire de civilisation : blé, maïs, riz, taro, pomme de terre, igname, etc.

  • La sécurité alimentaire dépend alors de la quantité de céréales disponible et est donc corrélée aux aléas météorologiques.
  • L’amélioration du niveau de vie entraine dans un premier temps une augmentation de la consommation des céréales de base, donc une augmentation des surfaces cultivées ou des rendements.

Dans les sociétés émergentes ou développées, la consommation de céréales diminue et celle de viande augmente :

  • Mise en place de formes d’élevage plus performantes, plus productives.
  • Nécessité d’augmenter la production de céréales pour nourrir les animaux consommés sous forme de viande.
  • Parfois nécessité de certains pays (Chine) d’importer des céréales pour satisfaire aux besoins croissants de l’élevage.

Dans les sociétés les plus développées, la sécurité alimentaire ne porte plus sur la quantité de nourriture disponible, mais sur sa qualité :

  • Diminution de la consommation de viande pour une partie de la population.
  • Augmentation de la consommation de produits issus de l’agriculture biologique ou de haute qualité environnementale.

Comment nourrir 9 ou 10 milliards d’hommes ?

L’augmentation des surfaces cultivées continue :

  • Fronts pionniers (Indonésie, Brésil, Bolivie, Pérou).
  • Création de périmètres irrigués (Égypte, Turquie, Arabie Saoudite, Libye).

Mais elle est compensée par des pertes :

  • Étalement urbain.
  • Désertification ou conséquences de l’érosion.
  • Progrès des surfaces consacrées à aux agrocarburants ou à l’alimentation du bétail.

L’adoption de nouvelles techniques agricoles a permis et permet toujours d’augmenter les rendements :

  • Utilisation de nouvelles variétés dans le cadre de la révolution verte (blé, riz, maïs).
  • Augmentation de l’irrigation.
  • Utilisation de produits phytosanitaires (pesticides, fongicides, insecticides) et d’engrais.
  • Utilisation d’OGM.

La modernisation des techniques agricoles conduit parfois à des impasses :

  • Irrigation immodérée : baisse des nappes phréatiques, salinisation des sols.
  • Utilisation intrants chimiques : pollution des nappes.
  • Monoculture : empoisonnement des sols.