Des paysages ruraux en grande partie nés de l’agriculture
Les paysages ruraux actuels sont des palimpsestes, ils résultent de l’évolution tout au long de l’histoire :
- des formes d’habitat (itinérant, temporaire, permanent), des formes des villages, des formes des parcelles ;
- les politiques des États : villagisation pendant les conflits (Algérie ou en Tanzanie sous la période Ujamaa), collectivisation (ex-URSS), industrialisation forcée des campagnes (Chine 1958 : Grand Bond en avant) ;
- des conditions de production agricole : rapport agriculture / élevage, pratiques collectives / individuelles ;
- de la pression démographique ou de la déprise ;
- du rôle des conditions naturelles, des évolutions techniques et économiques permettant de faire face à ces conditions naturelles ;
- des modes de circulations à l’intérieur du milieu rural et entre le milieu rural et le milieu urbain.
Le paysan et la terre
Il existe de nombreux types de liens entre la terre et les hommes :
- La propriété peut être collective (dans de nombreuses sociétés traditionnelles), privée individuelle, étatisée.
- La petite propriété paysanne existe partout, elle s’oppose souvent à la grande propriété (coloniale, aristocratique, bourgeoise, capitaliste).
- Le faire-valoir direct s’oppose au faire-valoir indirect (métayage, fermage), mais aussi aux fermes d’État ou aux coopératives.
- L’occupation illégale de terres reste répandue.
La « faim de terre » est ou a été un problème crucial en Amérique Latine, au Maghreb, au Proche-Orient et en Europe méditerranéenne. On trouve :
- la grande propriété de type latifundia, souvent mise en valeur de manière extensive ;
- la très petite propriété (microfundia) qui ne permet pas aux familles paysannes de vivre ;
- une masse importante de paysans sans terre.
Les réponses politiques à la « faim de terre » ont varié suivant les pays et les périodes politiques :
- Réforme agraire : Mexique 1911, Taïwan 1946, Égypte 1952 et 1961, Nicaragua 1981.
- Collectivisation des terres : URSS, Viêt-Nam, Chine, Corée du Nord.
- Décollectivisation : Russie, Chine, Viêt-Nam.
- Mise en valeur de nouvelles régions agricoles : colonisation par l’État ou spontanée (fronts pionniers), création de périmètres irrigués (Égypte, Turquie).
