La géographie humaine rejoint la géographie physique à divers titres. Tout d’abord, les paysages reposent souvent sur des éléments physiques. L’école classique de la géographie vidalienne à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle estimait que le paysage était essentiellement naturel, comme « portion de l’espace offerte à la vue ». Le relief, les cours d’eau, la végétation et le climat qui l’influence dessinent des paysages ; avec les champs et les villages, la composante de géographie humaine n’était pas totalement oubliée. À partir des années 1960, la Nouvelle Géographie donne un côté bien plus anthropique au paysage ; il ne s’agit plus d’un donné objectif, mais de l’interprétation par l’œil (et surtout le cerveau) de ce qu’un individu voit. En fonction de son genre, de sa culture, de son âge, le paysage est perçu différemment. Face aux mêmes éléments matériels, naturels ou non, objectifs, il y a autant de paysages que d’observateurs en fonction de leur analyse. Enfin, la géographie contemporaine tente de trouver un équilibre entre ces deux extrêmes, autour des travaux d’Augustin Berque (à propos notamment du Japon) et plus récemment de Jean-Marc Besse.
La géographie physique rejoint également la géographie humaine dans la gestion des risques. Si ces derniers ont toujours une composante anthropique, c’est parce que les risques sont le produit d’un aléa, naturel ou anthropique, et d’une vulnérabilité (ou enjeu) qui est nécessairement humaine. La vulnérabilité renvoie au potentiel de dégâts, matériels (souvent chiffré en dollars) et humains (blessés et morts). L’aléa désigne la probabilité de survenue d’un évènement négatif ; beaucoup de risques sont d’origine anthropique (terrorisme, nucléaire, etc.), mais la plupart sont d’origine naturelle. Les risques telluriques ou géologiques, volcans et séismes (ainsi que tsunamis, conséquences de séismes en mer), et les risques climatiques (tempêtes, cyclones, incendies, sécheresses, inondations, tornades, etc.) peuvent causer de lourds dégâts. Les connaissances en géographie physique, en géologie et en climatologie sont utilisées pour prévenir et réduire les risques. Un risque qui se concrétise peut déboucher sur une catastrophe ou une crise s’il est mal géré : séisme de 2010 en Haïti, ouragan Katrina à la Nouvelle-Orléans en 2005 aux États-Unis, incident nucléaire de Fukushima en 2011 consécutif à un tsunami lié à un séisme, etc. La culture et la mémoire du risque peuvent se développer, avec l’imposition de normes (mise en place obligatoire de plans de prévention des risques dans les documents d’urbanisme en France, progressivement à partir des années 1990), d’exercices d’entraînement, avec des panneaux dans l’espace public rappelant la hauteur des crues. Après une crise, la résilience des sociétés est inégale : les sociétés plus développées, moins vulnérables car disposant de bâtiments plus solides en général, se remettent en général plus vite également. Des aides publiques peuvent aider, comme l’arrêté de catastrophe naturelle en France, mis en place par l’ancien volcanologue Haroun Tazieff sous François Mitterrand (1982).