Des formes « urbaines » de tourisme délocalisées dans les campagnes

Urbanisation progressive par proximité des arrières pays des littoraux les plus touristiques, du fait de la saturation de ces franges littorales. En France, arrières pays varois, vendéen, breton, charentais… Le phénomène se retrouve en Espagne, dans le sud de l’Angleterre, en arrière de la Gold Coast australienne, en Floride, etc.

  • Difficulté de différencier avec la périurbanisation en périphérie des grosses agglomérations (Nice, Cannes, Miami, Barcelone).
  • Multiplicité des types d’opérations immobilières : réhabilitations d’anciens bâtiments, constructions neuves individuelles ou collectives.
  • Multiplicité des acteurs : personnes originaires de la région désirant renouer avec leurs racines lors de la retraite, propriétaires absents investissant pour la location, collectivités locales, promoteurs, etc.
  • Concurrence avec les activités agricoles traditionnelles (viticulture à Oléron ou dans le Var, oranges en Floride) : pour l’espace, pour l’eau (Marais Poitevin).
  • Parfois revitalisation d’espaces en déprise intense.

Implantation d’activités récréatives en campagne du fait du besoin d’espace :

  • Golfs.
  • Parcs de loisirs : Disneyland à la place de champs de betteraves, Parc Astérix, Futuroscope, etc.
  • Importance de la construction d’infrastructures de transports : gares TGV, autoroutes, aéroports, etc.

Les formes de tourismes liées à l’espace rural lui-même

Développement du tourisme lié aux productions agricoles : l’agrotourisme :

  • Œnotourisme, mise en valeur des productions viticoles : France, Italie, Espagne, Grèce, Allemagne, etc. Même phénomène pour d’autres productions agro-alimentaires : bières, alcools, huiles d’olive, fromages, viandes de qualité, etc.
  • Importance de la notion de terroir : superposition d’un espace donné et d’un savoir-faire plus ou moins ancestral (abbayes belges). Mise en place d’appellations (AOP en Europe) afin de garantir la qualité et la provenance des productions et de se protéger des contrefaçons.
  • Mise en place de circuits (routes de vins), d’hébergements spécifiques (à la ferme).

Développement du tourisme en rapport avec les traditions, la culture rurale.

  • Promotion de l’artisanat : tissage, confection, chapellerie, vannerie, etc.
  • Mise en place d’écomusées dans les pays développés : mise en valeur des modes de vies désormais disparus. Parfois reconstitution de villages et/ou de massons traditionnelles (Japon).
  • Maintien plus ou moins artificiel de modes de vies « traditionnels » dans les pays émergents ou en développement. En Chine pour une clientèle nationale, ailleurs pour une clientèle plus internationale (villages Massai au Kenya, villages flottants du Lac Titicaca).
  • Risque de « disneylandisation » de la campagne ou d’une partie des espaces ruraux dont les habitants s’efforcent de ressembler à l’image qu’en ont les citadins ou les touristes (Chine).

Valeur patrimoniale du paysage : création en 1992 par l’UNESCO de la notion de paysage culturel :

  • Système d’irrigation subak à Bali.
  • Rizières en terrasses des cordillères philippines.
  • Agro-pastoralisme méditerranéen des Causses et des Cévennes.
  • Coteaux, caves et maisons de Champagne.
  • Climats du vignoble de Bourgogne.
  • Région viticole du Haut-Douro.
  • Oasis d’Al-Ahsa (Arabie Saoudite).
  • Vallée de Viñales (culture du tabac à Cuba).

Tourisme et espaces « naturels »

Tourisme lié à la valeur « naturelle » du paysage : montagnes, littoraux, déserts, forêts, chutes d’eau (Victoria, Iguaçu) :

  • Mise en place de mesures de protection, type parcs nationaux. En général opération voulue et guidée par les administrations centrales, facilitée si le foncier est propriété nationale ou fédérale (États-Unis, Canada, Australie).
  • Mise en place de mesures de conservation et de développement rural local, type parcs naturels régionaux en France, parque rural en Espagne. En général, initiatives plus locales, plus en rapport avec les populations agricoles.

Risques de tensions entre la vocation touristique de l’espace et sa mise en valeur par les populations locales :

  • Problème de la place d’une agriculture ou d’un élevage modernes dans un milieu perçu comme naturel par les autorités ou les citadins.
  • Tensions autour du maintien de la présence ou de la réintroduction d’animaux emblématiques : loup dans les Alpes, ours dans les Pyrénées, tigre en Inde, éléphant au Kenya ou en Tanzanie.