Dans les pays les moins riches, la géographie du développement se fait largement sous dépendance exogène. Habitants, entreprises et institutions dépendent parfois lourdement de l'aide publique ou privée, notamment associative, internationale. Un certain nombre de politiques sont cependant parfois mises en place à toutes les échelles pour favoriser un développement endogène.
Les réformes agraires (redistribution des terres), nombreuses en Amérique latine, ou la redistribution de la rente pétrolière au Moyen-Orient ou au Venezuela, peuvent permettre de passer d'une croissance économique sans développement, car inégalitaire, vers un système de développement plus équilibré, les richesses étant redistribuées au profit de l'amélioration des conditions de vie, et notamment de santé et d'éducation. En pratique cependant, ces politiques restent souvent inefficaces, affaiblies par la corruption et les compromis, non sans susciter des instabilités (Mouvement des Sans Terre au Brésil). Les modifications de Constitutions, dans un sens plus libéral et égalitaire (celle du Chili, datant de la dictature de Pinochet, est en cours de réécriture en 2023) et réformes fiscales souffrent des mêmes défauts. Néanmoins, les grands émergents sont en général parvenus à tirer leur épingle du jeu. À court et moyen terme, la politique de l'enfant unique en Chine, impulsée dès 1979 par Deng Xiaoping, et l'ouverture de son pays à la mondialisation dans les mêmes années ont favorisé le développement ; moins d'enfants, cela signifie moins de dépenses (écoles, santé, logements) à court et moyen termes, puis une population active croissante à moyen terme (le « dividende démographique »). Le contrôle des naissances en Inde, via des stérilisations notamment féminines forcées (plusieurs millions de femmes par an dans les années 1970), soulève des problèmes éthiques derrière l'efficacité réelle de ces politiques anti-natalistes ou malthusiennes. Au Brésil, le programme Bolsa Familia ou bourse-famille, antérieur à Lula, mais développé par ce dernier sous ses deux premiers mandats dans les années 2000, a permis de sortir de la pauvreté des dizaines de millions de Brésiliens. Aide sociale conditionnée à la scolarisation et à la vaccination des enfants, elle constitue l'exemple d'une politique de développement réussie à l'échelle nationale. À l'échelle locale dans le même pays, pionnier de l'altermondialisme (forum social mondial), les budgets participatifs favorisent aussi un développement local et respectueux des envies des habitants en se rapprochant de la démocratie directe, en permettant aux habitants de décider directement de l'utilisation d'une partie du budget municipal.
Néanmoins, en Afrique en particulier, mais aussi dans les Pays les Moins Avancés extérieurs au continent (qui en concentre les deux tiers, sur la petite cinquantaine d'États concernés), le développement se fait grâce aux aides de l'ONU et de ses agences (Unicef pour les enfants, Unesco pour la culture et le patrimoine) et des États. L'UE représente à elle seule plus de la moitié de l'aide publique au développement dans le monde, les États-Unis se reposant sur des fondations privées (Bill et Melinda Gates, Rockefeller, etc.), mais la Chine est un acteur montant. La géographie correspond aux sphères d'influence traditionnelles : la France domine en Afrique, même si elle est de plus en plus concurrencée, et elle est également présente dans le reste de son ancien empire colonial, notamment en ex-Indochine. Les Britanniques dominent dans le sous-continent indien et l'Afrique de l'est. L'Espagne aide surtout l'Amérique latine. L'Allemagne, qui a perdu ses colonies dès 1918, a un profil plus équilibré. Les grandes ONG (Croix rouge suisse, Médecins sans Frontières française) sont présentes dans les territoires les plus pauvres, ravagés par des conflits. La dépendance aux ONG comme aux émigrés (avec les remises, transferts d'argent) est critiquée pour déboucher sur une économie de rente, non productive. Les ONG tentent de développer le micro-crédit, à la suite notamment des travaux de l'économiste pakistanais Mohammed Yunnus : plutôt que d'investir dans de grands projets, de petites sommes sont prêtées à des individus, et notamment des femmes, pour développer leur activité (tissage, poterie, tourisme, etc.) et éviter ce syndrome. Les nouvelles technologies (panneaux solaires, téléphones et Internet sans fil) favorisent aussi le développement des pays pauvres, qui bénéficient d'un saut technologique pour rattraper les inventions mises au point durant des décennies dans les pays plus développés.