À l'échelle locale, c'est l'érosion qui explique les différences d'apparence des ensembles de reliefs formés par la tectonique des plaques. Les modelés sont classés en fonction de l'agent érosif et peuvent également être associés à certains climats. Outre la nature-même des roches et l'action humaine ou animale, les principaux agents d'érosion sont climatiques, à commencer par l'eau et le vent ; s'y ajoutent des cas particuliers comme l'action des volcans, les éruptions constituant le plus puissant des agents érosifs outre les Hommes. Les stries dans les roches indiquent parfois le passage d'un agent érosif, éolien (vent) ou hydrique (eau) ; cette dernière provoque une altération physico-chimique des roches. L’alternance gel-dégel accroît l’érosion mécanique dans les zones froides et de montagnes tempérées, générant des éboulis en bas de pente.
Le principal modelé éolien concerne les déserts de sable, les modelés arides ayant notamment été étudiés par le géomorphologue Jean Tricart. Les petites particules de cailloux qui constituent le sable sont aisément mobilisables par le vent qui, avec le faible relief, peut profondément modifier les paysages à l’échelle de la journée. Les dunes peuvent prendre des formes de croissants (barkhane), être paraboliques (la nebkha est une dune créée au contact de la végétation), longitudinales, transversales ou plus complexes (le ghourd est une dune pyramidale formée par la convergence des vents) ; elles peuvent se grouper en cordons de dunes, le sif désignant l’arête sommitale, équivalent pour les dunes de la ligne de crêtes. Les déserts de roche comprennent des oueds (cours d’eau temporaires), et l’érosion hydrique et éolienne favorise la naissance d’aiguilles pointues où la roche est plus dure ou de mesas (plateaux rocheux, en bas desquels peut se trouver un cône de déjection, comprenant les particules issues de l'érosion) parfois creusées de canyons et de buttes (témoins, ou inselberg isolés). D’anciens lacs salés ou des lacs salés temporaires (appelés sebkhas dans les deux cas) viennent répondre aux oasis, plus présentes dans les déserts de sable.
Un autre grand modelé est le système karstique. Si le modelé des sables emprunte à l’arabe, les termes serbo-croates y sont à l’honneur, Karst désignant une région à cheval entre Croatie et Slovénie. L’eau est le principal facteur d’érosion du calcaire, roche sédimentaire relativement tendre ; à la sécheresse en surface, répond la circulation de l’eau en profondeur qui crée des galeries horizontales appelées réseaux actifs si l’eau circule encore ou fossiles dans le cas contraire. L’eau peut circuler dans de petites fissures, mais aussi sous formes de rivières voire de lacs souterrains. L’eau, apparue par une exsurgence, s’enfonce dans une perte (ou embut dans le Massif central) et réapparaît souvent en contrebas des plateaux sous forme d’une résurgence, propice à l’installation humaine. Aux grottes, à entrée horizontale, répondent les avens (comme celui d’Orgnac dans le Gard, ou le gouffre de Padirac), à entrée verticale. L’eau chargée en calcaire qui goutte crée des stalactites, qui tombent, et, en contrebas, des stalagmites, qui montent, et dont la jonction peut donner l’impression d’orgues. En surface, les dépressions circulaires sont des dolines et un amas de dolines donne une ouvala. Les fractures de la roche sont des diaclases ; quand l’écart s’accroît entre les arêtes de calcaire qui naissent, on parle de lapié ou lapiaz, terme jurassien. À la surface, des gorges, assez larges, avec souvent un cours d’eau au fond, dominent le paysage. Parfois, un système endoréique a donné lieu à un polje, une plaine isolée entre les plateaux, sans exutoire. Au contact de la mer, l’érosion inégale du calcaire donne naissance à des calanques.
Outre les modelés granitiques, marqués par les chaos, vastes blocs dégagés par l’érosion, un autre grand type de modelé est glaciaire, avec notamment des termes issus de l’islandais. L’épaisseur et le pouvoir abrasif de la glace expliquent la création de vallées, appelée auges glaciaires. Le glacier peut contenir des crevasses ; en contrebas, la moraine, frontale (perpendiculaire au glacier) ou latérale, désigne l’accumulation de débris issus de l’érosion. Là où la roche est plus dure, l’érosion est moindre, donnant naissance à un verrou ; là où elle est plus tendre, l’érosion est plus large et profonde, donnant un ombilic. Au fond, des cirques sont dégagés par le retrait du glacier, souvent alimenté par un névé, amas de neige durcie. Si l’auge principale débouche sur un piémont au contact avec la plaine, de manière transversale des auges suspendues sont reliées au système principal par des gorges de raccordement. Le terme de horn renvoie à un sommet pentu lié à l’érosion de plusieurs glaciers, tandis que l’esker est une crête ; drumlin désigne une colline allongée et kame une colline irrégulière, là où la plaine d’épandage se nomme sandur et la doline glaciaire kette ou sölle. Sur le littoral, les fjords, de Norvège ou du Chili, correspondent à des auges envahies par la mer.