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La logique centre / périphérie

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Le modèle centre / périphérie : un modèle universel

En dehors de celles nées ex nihilo d’une certaine planification, l’ensemble des villes du monde connaissent des variations importantes entre centre et périphérie. Ce gradient concerne :

  • Les densités de populations qui connaissent leur maximum dans le centre et diminuent de façon exponentielle lorsqu’on s’en éloigne
  • Les densités d’emplois qui montrent la même variation
  • Les prix du foncier et de l’immobilier qui sont également au maximum au centre et diminuent quand on va vers la banlieue

 

Les explications sont multiples

  • Plus on est au centre, plus l’offre foncière et immobilière est restreinte, faute d’espace, et plus la demande est forte
  • La densité d’aménités comme les transports en commun, les commerces, les équipements de loisirs, de santé et d’éducation augmentent l’importance de la demande de la part des habitants et de nombreuses entreprises
  • À l’inverse, plus on s’éloigne du centre, plus la concentration de transports en commun et en aménités diminue
  • Plus on s’éloigne du centre, plus les temps et les coûts de transports pour relier les emplois sont élevés

 

Un modèle qui explique les stratégies résidentielles

  • Au centre-ville, les logements sont en moyenne plus petits et plus chers au m2. Ils sont donc occupés majoritairement par des personnes seules (jeunes ou âgées) et des couples sans enfants qui désirent profiter des aménités du centre
  • Plus on va loin en banlieue, plus les logements sont grands et moins ils sont chers au m2. Les banlieues et les espaces périurbains attirent donc plutôt des familles avec enfants
  • Les stratégies résidentielles des individus évoluent donc au long de la vie : habitat au centre-ville dans des logements petits lorsqu’on est étudiant ou jeune actif, migration vers la banlieue ou le périurbain pour les familles avec enfants, migration de nouveau vers le centre ou la proche banlieue pour les personnes plus âgées

Un modèle qui cependant subit des variations

Les densités de populations sont en général corrélées à la taille de l’agglomération

  • Dans les villes de 10.000 à 100.000 habitants, les densités au centre sont en moyenne de 200 à 500 hab/km2
  • Dans les villes de plus de 2 millions d’habitants, elles sont en moyenne de 4000 hab/km2

 

D’une région du monde à l’autre, il est possible de noter des différences également. Les densités des centres sont en général :

  • D’environ 2000 hab/km2 en Amérique du Nord
  • De 5.000 à 10.000 hab/km2 en Europe ou en Amérique latine
  • De 10.000 à 30.000 hab/km2 en Asie

Ces différences s’expliquent par l’histoire de chaque ville (existence ou non d’un centre historique), par l’époque à laquelle elle s’est développée (avant ou après la généralisation du transport automobile), par certains facteurs culturels (valorisation ou non du pavillon de banlieue) …

De nombreux phénomènes qui perturbent le modèle

Le modèle centre / périphérie doit normalement donner naissance à une agglomération dont la morphologie se présente sous la forme d’auréoles concentriques, bien mise en évidence par l’école de Chicago (Burgess, 1925). Cependant la réalité est souvent plus compliquée.

L’organisation des réseaux de transport a tendance à ajouter des complications dans la morphologie urbaine, en donnant naissance à des éléments liés au modèle « sectoriel »

  • La construction de lignes de tramways et de gares de banlieue donne naissance à des espaces urbanisés en forme de doigts de gant le long de ces axes, avec des noyaux de densités supérieures au niveau des gares (Europe, première moitié du XXème siècle)
  • La construction de routes et d’autoroutes radiales a de même donné naissance à des « tentacules » d’urbanisation
  • Les rocades routières ou autoroutières engendrent au croisement des autoroutes radiales la naissance de centres (industriels, commerciaux) secondaires
  • Mais ces axes de transports peuvent également donner naissance à des coupures importantes et perturber le gradient de densité

 

La présence d’éléments naturels complexifie également le modèle

  • La traversée des cours d’eau oblige à la construction de ponts qui, s’ils ne sont pas nombreux, structurent fortement l’agglomération
  • Les pentes peuvent induire une forte dissymétrie dans la structure de l’agglomération (Lyon, par exemple)
  • Marécages ou forêt plus ou moins protégées peuvent engendrer des « trous » dans l’agglomération (Mumbai)

 

Enfin, le développement de certaines activités peut engendrer des aménités négatives et rendre certains secteurs particulièrement peu attractifs pour les populations qui ont le choix de la localisation de leur habitation

  • Industries lourdes, polluantes, bruyantes
  • Aéroports, ports industriels
  • Zones de stockage des déchets (organisées ou « sauvages »)

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