Les processus de relégation sociale et spatiale aboutissent à la concentration géographique de populations dominées (économiquement, socialement, ethniquement) dans des espaces considérés comme dévalorisants par les autres populations. Les populations concernées n’ont en général pas les moyens de choisir un autre lieu de résidence.
Les espaces concernés par ces phénomènes de relégation le sont pour des raisons multiples
- Héritage historique et culturel : l’Ouest parisien, plus proche du pouvoir royal, a toujours été plus valorisé que l’Est, caractérisé par les faubourgs puis les banlieues industrielles
- La topographie. Hauteurs valorisées au détriment des zones basses soumises aux inondations et aux maladies : Lyon Ouest / Lyon Est. À l’inverse, les pentes trop fortes, en proie aux glissements de terrain sont dévalorisés et laissés aux populations fragiles : favelas sur les collines de Rio. Idem pour les zones marécageuses : squats de Nouméa bidonvilles de Mamoudzou dans les mangroves.
- La présence d’industries, d’activités polluantes, dangereuses, produisant des nuisances : développement de bidonvilles près des zones de stockage des déchets dans les villes des pays en voire de développement, quartiers populaires près des aéroports ou des autoroutes dans les pays développés
- La densité du réseau de transport et des équipements
Le rôle de certains acteurs peut être déterminant pour enclencher ou pérenniser la relégation
- Rôle des municipalités. Les communes communistes de la banlieue Est de Paris se sont « spécialisées » dans le logement social tandis que celles de l’Ouest mettaient en place des surfaces minimales pour vendre une parcelle constructive afin de maintenir des prix élevés.
- Rôle des aménageurs. Le périphérique parisien est couvert dans le XVIème arrondissement, pas ailleurs. Décision ou non de raccorder certains quartiers aux réseaux d’eau, d’évacuation des eaux usées ou d’électricité.