On peut distinguer au cours de l’époque archaïque plusieurs phases dans les formes politiques, sans que le mouvement soit homogène. Le monde homérique était dominé par des basileis (sing. basileus) qui dirigeaient les armées ou les villes. C’est ainsi que l’on nommait Ulysse, Achille ou Agamemnon ; on les a traduit par « rois » mais il s'agissait plutôt de roitelets ou de chefs, parfois multiples, d’un groupe d’hommes.
Au début de l’époque archaïque, des clans aristocratiques ont émergé dans la plupart des cités. L’archéologie, surtout funéraire, confirme l’émergence d’une classe sociale bien distincte du reste du démos, du peuple. Elle possédait des biens rares et chers qui venaient de loin et cumulait souvent richesse terrienne et mainmise sur les ressources. On le voit avec les Hippobotai, les « éleveurs de chevaux », des cités de l’Eubée qui dominaient à la fois l’activité terrienne, l’activité marchande et les entreprises guerrières. Avec l’aristocratie, il y a eu un changement dans la nature du pouvoir. Les rois homériques se sont retrouvés à la tête d’un groupe d’hommes ; les aristocrates se partageaient l’influence sur une terre, et, ensuite, sur une cité. Ce type de groupe était, bien souvent, endogame, comme à Corinthe où les aristocrates se mariaient entre eux, au sein d’une famille élargie ou comme celle de Cypsélides, qui se partageait chaque année des magistratures. La compétition pour ces magistratures entraînait des tensions, parfois de vraies luttes internes, c’est la stasis. À Corinthe, une tyrannie s’est installée petit à petit et a pris la place de l’oligarchie aristocratique. C’est un bacchiade marginal Cypsélos, qui s’est emparé du pouvoir. Il a régné de 657-625 et a transmis le pouvoir à son fils Périandre. Ces personnages semblaient assez populaires car comme à Athènes, où s’est installé Pisistrate en 542 av. J.-C., le tyran s'est posé en défenseur du démos du peuple, face aux aristocrates.