L’époque archaïque est la plus grande époque d’expansion du monde grec. En effet, plus d’un millier de cités nouvelles sont fondées à tort lors de la colonisation grecque car elle connaît de grandes différences avec la colonisation moderne. Les cités fondées par un groupe de colons (les apoikiai) sont, sauf exception, politiquement indépendantes de leur métropole tout en conservant un lien de parenté culturel. Parfois, plusieurs cités s’unissent pour en fonder une autre. Les motifs en sont multiples : le premier est la volonté de maintenir une suprématie (colonisation Eubéenne, animée par de riches aristocrates au contact de Phéniciens, maîtrisant la métallurgie et ayant besoin de minerais) mais aussi la sténochôria, la rareté des terres arables ou les désaccords politiques dans des cités où il n’y pas de consensus aisé.
Une phase débute en 770 par une expédition des Eubéens qui traversent toute la méditerranée pour fonder Pithécusses, qui ressemble plus à un comptoir commercial qu’à une cité, dans le golfe d’Ischia en Italie. De 650 à 500, les Grecs multiplient ces fondations vers le nord de la mer Egée et autour de la mer noire où les cités sont au départ fondées par une seule métropole, Milet. Les Phocéens créent aussi un réseau en Gaule (dont Massalia est tête de pont, aujourd’hui Marseille) et en Ibérie où de simples comptoirs relaient l’activité marchande, liée aux métaux. Des cités sont fondées jusqu’en Libye dont Cyrène qui est fondée en 633 et qui devient rapidement opulente, nous sommes assez bien renseignés sur elle. Le mouvement dure tout au long de l’époque archaïque.