La période archaïque, qui s’étend de la deuxième moitié du VIIIe au VIe siècle av. J.-C., voit le phénomène majeur de la formation des cités dans le monde grec. La cité, selon Aristote (qui écrit au IVe s. avant J.-C.) est une communauté de citoyens, de taille assez modérée pour que les magistrats et les citoyens puissent se réunir mais suffisamment large pour favoriser la spécialisation économique afin de répondre à l’idéal de l’autarcie, l’indépendance économique.

Elle est donc un micro-État indépendant qui dispose de ses lois et de son droit à faire la guerre avec qui elle l’entend. En plus de ses lois propres (les nomoi), les cités sont régies par des traditions ancestrales (les nomima) qui ont leur grande importance, notamment dans le domaine religieux. Elles possèdent un ensemble de divinités officielles (le panthéon) qui varie dans sa composition. Les motifs de leur naissance sont sans doute multiples : réunion d’une population de plus en plus nombreuse, auparavant éclatée, sous des lois et institutions communes (synoecisme), habitude de visiter des sanctuaires communs et recherche de protection derrière des remparts collectifs.