Les provinces de l'Empire

La Narbonnaise est fondée dès 121 av. J.-C. et Narbo Martius (Narbonne) fondée en -118. La même année, est inaugurée la Via Domitia qui suit pour l’essentiel l’ancienne voie Héracléenne. Elle participe à la prospérité de la province qui accueille de nombreuses colonies et vétérans. César et Octave donnent aux villes principales le droit latin ou romain (Aix-en-Provence, Orange, Arles, Nîmes, … ). La province devient sénatoriale alors que les Trois Gaules (Aquitaine, Lyonnaise et Belgique) sont des provinces impériales. 

La province est rapidement romanisée, bien que des survivances gauloises et grecques soient encore visibles dans la culture ou la religion. La vie urbaine est florissante. Les villes se couvrent d’une parure monumentale offerte par les empereurs : théâtres (Orange, Vaison-la-Romaine), amphithéâtres (Nîmes, Arles), arcs triomphaux (Orange, Carpentras), temples impériaux (Maison carrée de Nîmes), aqueducs (Pont du Gard), ...
Les élites adoptent les modes de vie romains et le modèle de la maison à jardin dont le plan est adapté.

Le théâtre d’Orange s’inscrit dans le parcellaire antique, occupe la longueur d’un îlot et s’appuie sur la colline Saint-Eutrope. Les matériaux de construction proviennent notamment des carrières de Courthézon. L’édifice présente les composantes du théâtre latin selon Vitruve.

La façade extérieure du théâtre, divisée en trois niveaux, est longue de 103 m pour une hauteur de 37 m.
La cavea en hémicycle à escaliers rayonnants avec des accès latéraux, proposait 9000 places disponibles. Elle se divise en trois zones étagées en 34 gradins : l’ima cavea comporte 20 gradins, avec un premier rang qui a conservé les mentions des sièges réservés aux chevaliers, la media cavea compte 9 gradins, la summa cavea en compte 5.
La scène, constituée d’un plancher de bois, longue de 61 m pour une profondeur utile de 9 m, dominait l’orchestra d’1,10 m.
Le mur de scène est divisé en trois niveaux, à ordres décoratifs. Le premier niveau comporte trois portes. La porte royale au centre est surmontée d’une frise décorée de centaures et plus haut se trouve une niche dans laquelle se dresse une statue colossale d’empereur debout vêtu du paludamentum dont la tête n’est pas d’origine.