L’espace du Moyen Âge s’observe de trois manières :
- par la cartographie,
- par les récits,
- et par les relations entre cultures.
Sans cartes antérieures à la fin du XIIe siècle, face à des descriptions largement imaginaires jusqu’au XIIe siècle, restent les reconstructions des historiens. Par convention, ceux-ci ont longtemps limité l’espace médiéval à l’Europe occidentale, de la Suède à la Méditerranée, de Kiev à l’Atlantique).
Mais les invasions depuis l’Asie centrale (Goths, Mongols), le Proche-Orient et l’Afrique du Nord (Arabes) transforment la vie matérielle, l’économie et la culture des peuples de l’Occident médiéval, cependant que l’immensité de l’Empire byzantin, les croisades, les tentatives d’échanges diplomatiques et le commerce à longue distance impliquent l’extension permanente de l’espace connu. Il y a eu quelques rares périodes de repli en Occident, notamment vers 650-750, vers 880-980 : elles s’expliquent par des phases d’inertie politique, plus que par des crises majeures comme celles qui ont décimé les empires méso-américains. La guerre, proche ou lointaine, les famines endémiques, les pestes à partir de 1348 n’ont ni stérilisé la création technologique, intellectuelle, artistique, ni suspendu les opérations commerciales.