Y a-t-il continuité entre l’Antiquité et le Moyen-Âge ?
Contre : l’Empire byzantin a été déstabilisé lors de la poussée des Arabo-musulmans aux VIIe-VIIIe siècles et a perdu son contrôle des échanges méditerranéens.
Pour : l’agriculture (le mode de production antique se perpétue dans les grandes exploitations (« villae ») jusqu’au IXe siècle au moins), relative stabilité du fisc antique, capturé par les nouveaux maîtres que sont les rois et collaboration des élites locales qui gardent le contrôle de l’administration. Le commerce maritime le long des côtes de la Mer Noire à l’Atlantique, la circulation fluviale et les échanges terrestres n’ont pas fléchi.
Un premier décollage se perçoit à partir de la fin du VIIIe siècle : le pacte entre Francs et l’Église romaine, la formation d’un bloc politique et social réunissant France, Allemagne et Italie, les nouvelles réglementations politiques et économiques dans cet espace, la désunion avec l’empire byzantin, la sédentarisation des peuples du Nord (« Normands »), la christianisation de l’Europe centrale par les Francs et celle de la Russie occidentale par les Byzantins, la lente régulation de la violence dans les royaumes, le système de la seigneurie…
Tout cela a permis une décontraction de la vie économique.