Comme Dada, auquel il succède en 1923, le Surréalisme n'était pas une école mais plutôt une disposition de l'esprit. Il s'agissait, pour les artistes surréalistes, d'évacuer de la pensée la logique et la rationalité afin de laisser s'exprimer les sensations hallucinatoires qui dirigent l'esprit, et donc de lutter contre toute forme d'ordre, de convention logique, morale ou sociale. André Breton, figure majeure du Surréalisme, est l'auteur du Manifeste (1924). L'écriture automatique - c'est-à-dire réalisée en dehors de tout contrôle exercé par la raison -, est prônée par Breton et Soupault (avec cette technique, ils rédigent ensemble, en 1920, l'ouvrage Les Champs magnétiques).
L'idée centrale de cette technique est que la main égale la vitesse de la pensée afin de laisser cette dernière s'exprimer librement, sans être altérée par la conscience ou la volonté. Dès 1919, Max Ernst propose des variantes de l'écriture automatique par les collages et les frottages. Ce qui intéresse les artistes c'est l'automatisme psychique pur, pour dicter la pensée, en dehors de la raison, des préoccupations esthétiques ou morales. Les artistes surréalistes (parmi lesquels Jean Arp, Man Ray, Max Ernst, André Masson, René Magritte, Yves Tanguy, Victor Brauner, Joan Miro, Salvador Dali, Antoni Tapies) ont tous fait confiance au rêve, au hasard, à l'hallucination et, surtout, à la théorie de l'inconscient de Sigmund Freud (inventée au début du XXè siècle).