Les édifices de spectacles

Implanté dans la cité antique d’Arausio-Orange, ce théâtre romain est l’un des mieux conservés de l’Empire. Construit par les vétérans de la IIe légion de Jules César au Ier siècle av. J.-C, sous le règne d'Auguste, il avait une capacité d’accueil de 10 000 places. Le mur de scène possède encore son élévation d’origine (103 m de large pour 37 m de haut) et une partie de son décor. Fermé en 391 ap. J.-C., le théâtre a été préservé des destructions par les réutilisations ultérieures du bâtiment : poste avancé du château, refuge lors des guerres de religion, etc. À l’origine, le mur de scène était précédé à l’extérieur par un portique, dont il ne reste plus aujourd’hui qu’une arche.

La cavea est divisée en trois zones (mæniana), elles-mêmes étagées en 34 gradins. En contrebas, l'orchestra est séparée des gradins par un parapet. Le mur de scène (frons scænæ) est percé de trois portes permettant aux acteurs d’accéder à la scène : la valva regia (porte royale) au centre, encadrée par les valva hospitalia (portes latérales). Le théâtre est dédié aux ludi scaeni, soit les représentations théâtrales.

D’une capacité d’accueil de 50 000 à 75 000 spectateurs, l’amphithéâtre flavien est le plus grand amphithéâtre de l’Empire (189 x 156 x 48 m). Situé au cœur de Rome, entre l’Esquilin et le Caelius, il a été construit entre 70 et 80 ap. J.-C. Si la construction a débuté sous le règne de Vespasien, c’est son fils Titus, devenu empereur, qui l’a inauguré. Sa réalisation a été financée grâce au butin amassé lors de la guerre de Judée, gagnée par Titus.

Contrairement aux amphithéâtres plus anciens construits entre deux collines, le Colisée est une structure autonome. De forme ovoïde, il est composé d’une arène (arena) entourée de gradins (cavea). La cavea présente un mur extérieur (dont une grande partie a disparu) doublé d’une paroi intérieure. Trois rangées d’arcades superposées ornent la façade. L'arène (83 × 48 m soit 280 × 163 pieds romains) est composée d'un plancher de bois recouvert de sable (arena signifiant « sable ») qui évitait aux combattants de glisser en absorbant facilement le sang répandu, et pouvait être facilement remplacé.

Le Colisée est resté en service pendant près de 500 ans, les derniers jeux se prolongeant jusqu'au VIe siècle.

La cité antique d’Augusta Emerita – actuelle Mérida – est située en Lusitanie dont elle était la capitale. Son théâtre, son amphithéâtre et son cirque sont encore visibles dans le paysage urbain.

Comme tous les cirques romains – exception faite de Rome – celui de Mérida est implanté à l’extérieur des murs de la ville, à 400 m à l’est de l’enceinte. Ses dimensions (403,75 x 96 m) expliquent sa construction à l’extérieur de la cité. C’est l’un des plus grands (30 000 places) et des plus anciens (début du Ier siècle ap. J.-C.) cirques de l’Empire. 

Composé d’une piste allongée marquée en son centre par une spina et possédant une extrémité courbe, le cirque est entouré de gradins aménagés sur plusieurs niveaux. Ces édifices sont utilisés pour les courses de chars et de chevaux montés. 

De forme similaire aux hippodromes grecs, les cirques romains n’accueillent pas les mêmes activités. En Grèce les courses sont des exercices nobles où s'engage le citoyen lui-même, alors qu'à Rome (dès la fin de la République), ce sont les domini (hommes d'affaires) qui organisent la compétition et ce sont les factiones (équipes professionnelles de cochers) qui y participent.