Dans Le récit filmique (1993), André Gardies (1939-) empruntera la majorité du langage sémiologique développé par ces prédécesseurs, tout en l’adaptant aux contraintes du cinéma (image en mouvement, son, statut du spectateur). La focale visuelle devient l’ « ocularisation » alors que la focale sonore devient l’ « auricularisation ». Nous obtenons pour chaque focale trois types de correspondances, qui recoupent la terminologie de Gérard Genette sur le point de vue narratif.
L’ocularisation zéro advient lorsque la caméra est extérieure au point de vue du personnage. Nous avons alors des plans généraux.
L’ocularisation externe advient lorsque la caméra suit un personnage, sans que l’on ait de plus amples informations sur ces agissements.
L’ocularisation interne advient lorsque la caméra se confond avec le point de vue du personnage. Des informations supplémentaires sont alors fournies par différents procédés : un commentaire off, un aparté, des moments de focalisation interne par le personnage (primaire), des images subjectives (image mentales, rêve, souvenir, etc.).