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Sémiologie / La sémiologie appliquée au récit littéraire

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Julien Greimas

Dans l’article fondateur « Eléments pour une théorie de l’interprétation du récit mythique » (Communications, 1966), Julien Greimas (1917-1992) propose un modèle de fonctionnement du récit qui aura un retentissement majeur : le schéma actantiel.

Le schéma actantiel : Un personnage, le héros, poursuit la quête d'un objet. Les personnages, événements, ou objets positifs qui l'aident dans sa quête sont nommés « adjuvants ». Les personnages, événements ou objets négatifs qui cherchent à empêcher sa quête sont nommés « opposants ». La quête est commanditée par un émetteur (ou destinateur) au bénéfice d'un destinataire. D'une façon générale, tous les personnages qui tirent profit de la quête sont les bénéficiaires.

La théorie des trois épreuves : 

  • L'épreuve qualifiante (E1) : elle est celle par laquelle le héros se signale comme étant différent des autres personnages en obtenant l'objet ou la qualité qui lui permettrait de vaincre.
  • L'épreuve principale (E2) : elle présente l'action primordiale que doit réaliser le héros pour obtenir l'objet de sa quête.
  • L'épreuve glorifiante (E3) : elle est l'occasion offerte au héros de vaincre le faux héros afin d'obtenir une consécration ou une récompense.

Joseph Campbell

Dans Le Héros aux mille et un visages (1949), le spécialiste des mythes Joseph Campbell (1904-1987) propose le cycle monomythique du « voyage du héros » à travers cinq étapes fondatrices.

  1. Un appel à l'aventure, que le héros doit accepter ou décliner.
  2. Un cheminement d'épreuves, où le héros réussit ou échoue.
  3. La réalisation du but ou du gain, qui lui apporte souvent une meilleure connaissance de lui-même.
  4. Un retour vers le monde ordinaire, où le héros réussit ou échoue.
  5. L'utilisation du gain, qui peut permettre d'améliorer le monde.

Dès 1977, Georges Lucas s’est fortement inspiré du « Monomythe de Campbell » afin de structurer le récit de la mythique saga Star Wars.

Gérard Genette

Dans Figures III (1972), Gérard Genette (1930-2018) importe tout le bagage sémiologique dans le domaine littéraire (notamment à travers l’œuvre de Proust) en proposant des configurations qui sont devenues des classiques de la narratologie. Parmi tant d’autres, relevons le concept majeur de point de vue narratif. Déterminer le point de vue dans le récit, c'est chercher qui voit ce qui est raconté. On peut ainsi distinguer trois formes de point de vue.

Le point de vue omniscient (ou point de vue zéro) conduit par un narrateur qui sait tout des personnages et peut voir tous leurs faits et gestes. Il connaît leur passé, leur futur, leurs sentiments, leurs émotions, leurs envies, etc. Ce point de vue renvoie à un narrateur absent impliqué. Il est spectateur de toutes les scènes et des personnages.

Le point de vue externe où le narrateur n’est pas un personnage de l'histoire, il ne connaît pas les pensées des personnages, ne donne pas son avis (sauf exception). Il raconte uniquement l'histoire (à la troisième personne). Ce point de vue renvoie à un narrateur neutre, ce qui permet donc de raconter avec une certaine objectivité.

Le point de vue interne où l’action est vue par un personnage. Même si le récit est à la troisième personne, la scène est perçue par celui-ci. Le narrateur limite les informations à ce que ce personnage comprend et connaît. Le personnage exprime ses sentiments, ses réflexions, en passant par le discours indirect libre. Le point de vue interne peut aussi être écrit à la première personne.

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