La montée est un type de réagencement de la phrase qui consiste à extraire un élément de la subordonnée pour le faire « monter » dans la principale.
L’exemple suivant : John seems to appreciate her est constitué d’une proposition principale et d’une proposition subordonnée infinitive (to appreciate her). La particularité de cette phrase est que le sujet John (sujet syntaxique de seems) est en réalité le sujet sémantique de appreciate (John appreciates her) et non pas de seems. On voit que l’exemple donné est un cas particulier car dans les phrases canoniques le sujet syntaxique correspond au sujet sémantique. Or ici ce n’est pas John qui « semble », mais tout l’énoncé He appreciates her. Qu’est-ce qui, dans la signification de seem, produit cet effet ? Seem signifie l’apparence, et laisse planer un doute sur la réalité observée. Le verbe seem a ainsi un sens modal épistémique, puisqu’il exprime un doute sur l’actualisation d’un procès. Avec seem on peut parler de modalité évidentielle, qui se définit comme la modalité dans laquelle on parle d’une situation dont on a connaissance parce qu’on l’a vue ou entendue.
L’exemple John seems to appreciate her constitue ce que certains linguistes appellent une « montée du sujet » et plus précisément une « montée du sujet en sujet ».
Cela veut dire que le sujet de la subordonnée (John) devient le sujet de la principale. Le sujet « monte » donc dans la proposition principale (John seems to appreciate her). D’un point de vue discursif, la montée permet de thématiser le référent du sujet.
Parallèlement à seem, les verbes inchoatifs, continuatifs et terminatifs, c’est-à-dire ceux qui disent le début, la fin, ou la continuité d’un procès sont parfois interprétés comme des verbes impliquant une montée.