Le clivage consiste à cliver, c’est-à-dire à couper en deux une relation prédicative pour en extraire un élément et le mettre ainsi en avant. Cette structure vise à établir des contrastes ou des connexions. L’élément extrait est appelé focus. Le focus porte l’accent nucléaire de la phrase quand il a une valeur contrastive. La phrase produite a un double effet : un accent contrastif sur le focus et un réagencement syntaxique dû à l’extraction de l’élément focus.
Les clivées en IT se présentent sous la forme IT+BE pour extraire le focus, suivie d’une proposition en THAT / WHICH / WHO / Ø. Par exemple : It is Mary who did the job ou It is Mark I value most. Dans ces exemples, la relation prédicative sous-jacente est Mary did the job et I value Mark most. Les compléments d’objets d’origine Mary et Mark sont séparés de la proposition principale par un tour en IT+BE, qui porte l’accent nucléaire du segment. Sans le clivage, il n’y pas de mise en relief de l’énoncé ni d’expression de contraste. Les énoncés d’origine sont purement factuels.
Il convient de ne pas confondre clivées et extraposées, même si leur structure de surface est similaire quand le verbe principal est BE (IT + BE + ... + proposition subordonnée). Ces deux structures, clivées et extraposées, sont différentes par leur effet, car seul le clivage permet d’exprimer un contraste. Enfin, leur structure profonde diffère car dans une clivée la relation prédicative ne comporte qu’une seule proposition (Mary — did the job et I — value Mark most), tandis que dans le cas de l’extraposition, la relation prédicative, la subordonnée nominale est présente dès la relation prédicative.
Les clivées ne respectent pas le principe de end-focus, qui est abandonné au profit du narrow focus (ou focus marqué) sur l’élément extrait par le clivage.