L’impératif catégorique est connu a priori contrairement aux impératifs hypothétiques qui dépendent de l’expérience.
Le contenu de l’impératif catégorique est déduit de la forme d’une loi. Toute loi étant à la fois nécessaire et universelle, la maxime qui respecte l’impératif catégorique est une maxime qui peut être universalisée et étendue à tous sans contradiction. D’où la formule de l’impératif catégorique, qui implique d’agir d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu’elle devienne universelle.
La contradiction dont il est question est de deux types :
- Une contradiction épistémique : ce qui ne peut être conçu comme universel sans contradiction. Une maxime qui, par exemple, consisterait à ne pas respecter ses promesses ne peut être universalisée sans que la notion même de promesse devienne absurde : on ne pourrait plus distinguer la vérité du faux. (De même pour le suicide, qui, s’il était universel, engendrait la fin de la nature humaine).
- Une contradiction pratique : c’est ce qui ne peut être voulu sans contradiction, comme négliger ses facultés (on ne peut vouloir être moins fort sans contradiction) ou aider les autres.
Le respect de la première non-contradiction engendre un devoir parfait ; le respect de la seconde un devoir imparfait.
Le but de Kant est de montrer que ces devoirs sont possibles pour les êtres raisonnables. Le principe de l’Impératif catégorique est que quelque chose est une fin en soi, peut être voulue pour elle-même et non pour autre chose. Or, ce qui est capable de se représenter une telle fin ne peut pas être un simple moyen, mais est aussi une fin en soi : il est une personne. Tout être raisonnable est donc une fin en soi, capable de se donner à soi-même sa propre fin : il est législateur et membre d’un règne des fins.
Il y a un fait de la raison, qui n'est pas déductible, mais qui se résume à la conscience que nous avons de la loi morale. Reste que la volonté humaine n’est pas une volonté sainte, toujours en accord avec la loi morale. On ne peut savoir si une intention a jamais été absolument bonne – détachée de motifs pragmatiques et de l’intérêt –, car il est impossible de sonder les intentions. Mais l’homme peut se rapprocher de cet idéal, en exerçant sa raison pratique par l’analyse d’exemples (qui ne fondent pas la moralité, mais permettent d'exercer le jugement moral) ou de sa propre action : l’autonomie avant tout une attitude réflexive.
Le Bonheur qui est l’état où tout va selon le désir n’est pas contenu dans la morale, qui ne dit pas comment on se rend heureux ; cependant, si l’on n’avait pas la possibilité d’être heureux par la vertu, cela serait subjectivement décourageant. Les postulats de la raison pratique (dont l’existence de Dieu), sans être le fondement de l’obligation, sont ainsi des conditions de l’effort subjectif pour appliquer la loi morale. Il ne faut pas rechercher la vertu pour être heureux, mais savoir que l’on peut être heureux en étant vertueux nous aide à être vertueux.