Dans la Poétique, Aristote définit la métaphore comme :
le transfert à une chose d’un nom différent, ou bien d’un genre vers une espèce, ou bien d’une espèce vers un genre, ou bien de l’espèce à l’espèce, ou bien selon l’analogie.
La métaphore est un procédé linguistique qui consiste à appliquer à un terme un autre terme de manière impropre :
- dans « Achille a accompli mille prouesses », mille remplace beaucoup, l'espèce est appliquée au genre ;
- dans « Achille est un lion », Achille et le lion sont rangés dans le même genre du courage.
La métaphore a, selon Aristote, un gain cognitif : elle est un raisonnement qui dévoile une identité partielle, un lien, entre des choses qui semblaient ne pas en avoir.
Elle possède également un effet rhétorique : en animant l'inanimé, la métaphore donne à voir au lecteur et suscite son imagination.
Mais la métaphore ne fait pas que dévoiler : les métaphores consistent en effet à voir du semblable là où il n’y a a priori que de la différence, à passer d’un énoncé littéral absurde à une interprétation seconde qui fait sens, elles permettent de redécrire le monde. Comme le souligne Paul Ricœur (La Métaphore vive), elles ont une « véhémence ontologique » : la métaphore, qui est un produit de l'imaginaire, esquisse un sens nouveau qui donne à penser et le langage poétique a une fonction positive d'exploration du réel.