Hobbes distingue le droit naturel, qui consiste à défendre sa vie autant qu’on le peut, de la loi naturelle, qui consiste à rechercher la paix.
- Le droit naturel dépend de la puissance de chacun, la loi naturelle de sa raison.
- Le droit naturel désigne une liberté, la loi naturelle une interdiction.
Pour Hobbes, le droit naturel mène à la reconnaissance de la valeur des lois naturelles : dans l’état de nature, le droit naturel est conduit à son autodestruction, et le meilleur moyen de défendre sa vie reste de rechercher la paix et donc les conditions qui l’établissent : le contrat social.
Selon Hobbes, la fiction de l’état de nature montre que tout homme a également le droit à la légitime défense, le droit naturel :
« est la liberté qu’a chacun d’user comme il le veut de son pouvoir propre, pour la préservation de sa propre nature, autrement dit de sa propre vie, et en conséquence de faire tout ce qu’il considérera, selon son jugement et sa raison propres, comme le moyen le mieux adapté à cette fin ».
La raison dit que le meilleur moyen de préserver sa vie est de garantir la paix (première loi naturelle). La loi de nature est :
« un précepte ou une règle générale trouvée par la raison selon laquelle chacun a l’interdiction de faire ce qui détruit sa vie, ou qui le prive des moyens de la préserver, et de négliger de faire ce par quoi il pense qu’elle serait le mieux préservée ».
La loi de nature n’implique pas simplement qu’il faut chercher à survivre, mais qu’on ne peut refuser tout moyen qui favoriserait notre survie et qu’il faut chercher rationnellement à l’assurer : on ne peut donc refuser la paix et l’état civil qui en est la condition.
Ce sont la crainte de la mort violente (car elle n’est pas naturelle et on ne peut l’anticiper), mais aussi le désir de société qui poussent l’homme à rechercher la paix. De la recherche de la paix, Hobbes déduit les principales lois naturelles, qui devraient fonder les lois positives : la nécessité d’un contrat par lequel les hommes acceptent mutuellement d’abandonner une partie de leur droit naturel (notamment celui d’agresser pour augmenter sa puissance), et la nécessité de respecter son contrat (2e et 3e lois naturelles). La 11e loi définit enfin l’équité, selon laquelle il ne peut être équitable d’échanger sans que cet échange soit voulu par les deux partis, de rompre sa promesse si l’autre parti ne l’a pas fait, ou d’attendre d’autrui qu’il promette de ne pas se défendre. Cette équité est au principe même du contrat.