L’assentiment, en tant qu’il dépend du sujet, ouvre la question morale : si le destin a tout prévu, il dépend de l’homme de le suivre de manière volontaire et non pas à contrecœur.

Les stoïciens proposent une éthique maximaliste et naturaliste.

Maximaliste, car elle pose une distinction sans degré entre la vertu et ce que n’est pas la vertu. On ne peut pas être plus ou moins vertueux. Le seul bien est la vertu, qui est condition nécessaire et suffisante du bonheur : tout le reste, l’ensemble des biens extérieurs, sont des moyens pour obtenir le bien, qui est la seule fin ; ils ne sont pas toujours utiles, alors que le bien est toujours utile.

Les stoïciens distinguent toutefois, parmi ce qui n’est pas le bien, entre des choses indifférentes et les maux. Et parmi les choses indifférentes, dont la possession ne change rien au bonheur ou à la vertu, il y a des choses préférables (par exemple la santé), car conformes à la nature de l’homme, et d'autres qui sont non-préférables (par exemple la maladie). Ce qui est préférable n’est pas un bien, c’est ce qu’il est la plupart du temps préférable de choisir ; mais il peut arriver certains cas où il faut les abandonner. Ex. : cas du suicide stoïcien, dans des conditions où il est préférable d’abandonner la vie, qui est la plupart des cas à choisir.

Naturaliste car la vertu est définie comme le fait de vivre en accord avec la nature :

  1. ce qui signifie vivre de manière harmonieuse ;
  2. en harmonie avec la nature commune : le sage doit être en accord avec le présent et avec le destin ;
  3. en harmonie avec sa propre nature d’être humain rationnel.

Si tous les animaux possèdent des tendances qui les dirigent vers ce qui est conforme à leur nature – plutôt que vers le plaisir –, l’homme, par sa réflexion, peut tourner sa considération vers l’harmonie qui existe entre ses tendances (Cicéron, De Finibus, III). La vertu n’est donc pas dans le fait de poursuivre des bonnes choses, mais dans la manière d’agir, comme un archer qui ne chercherait pas à viser la cible, mais à bien tirer. La vertu est une manière d’être qui a sa fin en elle-même.