Hume distingue les relations d’idées, qui ne dépendent pas de l’expérience (comme dans les raisonnements mathématiques) et les réalités factuelles, qui dépendent de l’expérience. Nous ne pouvons concevoir sans contradiction les premières, alors qu’il est toujours possible d’imaginer le contraire d’un fait. Nous pouvons toujours imaginer que le soleil ne se lèvera pas demain.
La question que pose Hume, c'est : pourquoi croyons-nous que le soleil se lèvera demain et, plus généralement, que des mêmes causes suivent les mêmes effets ?
Pour Hume, nous ne percevons pas actuellement la relation de causalité : celle-ci vient d’une certaine disposition de notre imagination. La relation se trouve donc entre les perceptions ; elle ne dépend pas d’un pouvoir qui se trouverait, par exemple, dans la cause.
A est cause de B si A est toujours contigu et antérieur à B. La causalité implique la contiguïté et la succession temporelle. Ces deux éléments sont constatés dans l’expérience, mais n’impliquent pas l’idée de causalité : deux choses peuvent être contiguës et successives, sans entretenir de relation de causalité.
L’idée de causalité demande une troisième condition : celle de connexion nécessaire. C’est la nécessité de cette relation qui fonde l’inférence causale. Or l’expérience est contingente : on peut toujours en penser le contraire. Comment donc expliquer que l’imagination forme la notion de connexion nécessaire ? Comment expliquer qu’elle devienne certaine et pas simplement probable ?
La réflexion humienne est anthropologique – quelles sont les propriétés de la nature qui expliquent la relation causale ? – et génétique – d’où vient la croyance en une relation causale ?
Pour Hume, l’explication ne peut être rationaliste : il n’y a aucune exigence interne à la raison qui conduit à expliquer ce qu’elle pense. La position qui affirmerait que la relation causale dépend d’une exigence primitive repose sur une pétition de principe.