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Psychologie sociale et approches groupales 3

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Les grands modèles de la communication

Pour les premiers théoriciens, la communication se limite au transfert d'une information entre une source et une cible qui la reçoit. 

Le premier modèle de la communication est celui de Shannon & Weaver (1949). Dans ce modèle, la communication y est présentée comme le transfert d'un message à partir d'une source vers un destinataire. Ce message est un signal codé par l'émetteur et décodé par le récepteur et qui peut être affecté par des parasites, appelés "bruits". Ce premier modèle réduit la communication à la transmission d'une information. 

Le modèle de Lasswell (1948) s'intéresse à la communication de masse. Ce modèle se présente sous la forme d'une série de questions correspondant chacune à un élément de la communication (qui ? quoi ? comment ? à qui ? etc). Le modèle de Lasswell considère la communication comme un processus d'influence et de persuasion.

Malgré l'apport du concept de Feedback de Wiener (1949), les modèles techniques ont de nombreuses limites. D'autres modèles issus de la linguistique sont allés plus loin, comme le modèle de Jakobson (1963) où la communication est composée de 6 facteurs : le destinateur ; le message ; le destinataire ; le contexte ; le code ; le contact. Tous ces modèles ont finalement permis l'émergence d'une communication plus sociale (Hymes, 1972).

Les grandes expériences en psychologie sociale

La soumission à l’autorité, la notion de conformisme, l'analyse et la compréhension du comportement en groupe sont autant de connaissances actuelles qui ont été permises par des expériences en psychologie sociale. Parmi les expériences les plus connues, on peut retrouver :

  • L’expérience d’Asch (1951) démontre le pouvoir du conformisme sur les décisions d’un individu au sein d’un groupe (baguettes de différentes longueurs).
  • L'expérience de Lewin consistait à faire consommer aux ménagères américaines des abats. Dans un groupe de discussion, une nouvelle norme est adoptée plus facilement.
  • L’expérience de Milgram cherche à évaluer le degré d’obéissance d’un individu devant une autorité qu’il juge légitime et à analyser le processus de soumission à l’autorité, notamment quand elle induit des actions qui posent des problèmes de conscience au sujet (expérience des chocs électriques).
  • L’expérience de Stanford est une étude sur les effets de la situation carcérale (Zimbardo). Selon cette expérience, les comportements sont définis par les rôles et moins par les individus qui les endossent. La frontière entre acceptation et soumission est mince.

Qu'est-ce qu'un groupe ?

Il existe différentes catégories de groupes (Cooley, 1909) : la foule, la bande, le groupe primaire ou « groupe restreint », le groupe large ou groupe "primaire momentané" et le groupe secondaire ou "organisation". Il est important de retenir que seul le groupe primaire constitue un groupe au sens fort. À partir de là, nait la dynamique de groupe où 3 individus peuvent faire un groupe bien que les phénomènes de groupe ne se manifestent pleinement qu’à partir de quatre personnes (Anzieu & Martin, 1986).

On parle de groupe si les critères suivants sont réunis (Shaw, 1976) :

  • La présence de relations interpersonnelles : les individus communiquent personnellement avec les autres membres, habituellement en face à face pour que chaque membre puisse prendre conscience des autres avec qui il communique
  • La poursuite d’un but commun : l’intérêt personnel de chacun se confond avec l’intérêt commun du groupe
  • L’influence réciproque : il y a interdépendance entre les membres du groupe
  • La mise en place d’une organisation : chaque membre a son rôle ou son statut, les valeurs et les normes de groupe se créent

La communication selon Abric

Le modèle de la communication d'Abric (1992) va au-delà des modèles linéaires et circulaires de la communication. 

Selon Abric, plusieurs facteurs conditionnent la communication. À titre d'exemple, parmi les facteurs déterminants de la communication, les acteurs ont un effet direct dans la communication. À ce titre, les variables psychologiques, cognitives et sociales sont tributaires des acteurs de la communication. 

Dans un second temps, plusieurs facteurs influencent le code et le canal de la communication : les variables physiques, psychologiques, psychosémantiques, le canal de la communication et le rôle des acteurs. 

Dans un troisième temps, le contexte et l'environnement vont avoir un effet sur la communication. Parmi ces facteurs, on retrouve le rôle du contexte spatial, social, culturel et idéologique. 

Enfin, toute communication doit être bilatérale (avec le feedback). En d'autres termes, une communication correcte repose sur la flexibilité des rôles, un échange (et non pas une transmission), où l'échange doit s'organiser comme une interaction. Dans ce cas-là, on parlera de communication bilatérale.

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