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Psychopathologie 3

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Les mécanismes de défense

Selon Laplanche et Pontalis, les mécanismes de défense s'opèrent en fonction d'un ensemble d'opérations dont la finalité est d'atténuer ou de supprimer toute modification susceptible de mettre en danger l'intégrité et la constance de l'individu. 

Pour Ionescu et al. (1997) « Les mécanismes de défense sont des processus psychiques inconscients visant à réduire ou à annuler les effets désagréables des dangers réels ou imaginaires, en remaniant les réalités internes et/ou externes ».

Voici les mécanismes de défense les plus connus : 

  • Le clivage permet de scinder l'objet en deux, avec un coté négatif (rejeté) et un coté positif (aimé) afin de se soustraire à l'angoisse
  • La dénégation est une forme de négation active : on exprime une chose tout en la niant
  • Le déni est une impasse sur la réalité, sur un aspect de celle-ci, trop dur à accepter
  • Le déplacement consiste à reporter l'origine d'une angoisse sur un objet, en lien avec cette angoisse, mais différent
  • La formation réactionnelle est le renversement d'une pulsion en son contraire
  • L'identification est une assimilation d'une partie d'un "moi" étranger que l'on va intégrer comme étant propre à nous
  • L'introjection est le processus par lequel le sujet fait passer, sur un mode fantasmatique, du "dehors" au "dedans" des objets et des qualités inhérentes à ces objets
  • L'isolation est une manière de détacher une représentation mentale de son contexte, pour lui ôter toute signification
  • La projection consiste à repousser vers l'extérieur des pulsions jugées intolérables ou sources de souffrance
  • Le refoulement est une opération par laquelle le sujet cherche à repousser ou à maintenir dans l'inconscient des représentations liées à une pulsion
  • La régression désigne le passage à des modes d'expression et de comportement d'un niveau inférieur du point de vue de la complexité, de la structuration et de la différenciation
  • La sublimation est une dérivation d'une pulsion sexuelle ou agressive sur un objet profitable ou des activités socialement valorisées

Les structures de personnalité

Selon le modèle structuraliste de Bergeret (1974), il existe trois types principaux de structures de personnalité. Ces structures se définissent et sont tributaires de la nature de l’angoisse latente, du mode de relation d’objet, des mécanismes de défense principaux et du mode d’expression habituelle du symptôme.

Parmi les structures de type névrotiques, on retrouve :

  • La névrose hystérique de conversion (régression topique de la libido)
  • La névrose hystérophobique
  • La névrose obsessionnelle

Au niveau des psychoses :

  • La psychose schizophrénique (la plus régressive du point de vue économique et du Moi)
  • La psychose paranoïaque (la moins régressive du point de vue de l’économie libidinale)
  • La psychose mélancolique (décompensation psychotique d’un état limite).

Au niveau des astructurations, on retrouve les états limites qui englobent les aménagements pervers et les aménagements caractériels (plus ou moins proches de la névrose). Pour Bergeret, la psychopathie est une forme d’état limite.

La relation à l'objet

La relation à l'objet, la relation d'objet ou la relation objectale est un terme très couramment employé dans le cadre de la psychanalyse contemporaine. Initialement proposé par Freud, ce terme a été par la suite développé par de nombreux psychanalystes (Klein, Winnicott, Lacan, etc). La relation d'objet désigne un mode particulier de relation du sujet avec son monde. Tributaire d’une certaine organisation de la personnalité et donc des différents stades psycho-sexuels, la relation d'objet désigne une appréhension plus ou moins fantasmatique du sujet à ses pairs, selon certains mécanismes de défense.

La relation d'objet fusionnelle

Puisque dans la psychose, le type d’angoisse est de type morcellement et/ou de mort, la relation d’objet est dite fusionnelle, symbiotique à la mère. Ce type de relation à l'objet se révèle incomplet et ne peut pas concevoir la séparation. Il existe donc une forme de confusion ou d’indistinction psychique.

La relation d'objet anaclitique

Constitue une dépendance à l’autre, massive, vitale, aussi bien sur un mode passif que sur un mode de manipulation agressive plus ou moins consciente, sans atteindre toutefois la relation fusionnelle. Le sujet a besoin de "s'appuyer sur" l'autre : sans lui, il se sent en effet abandonné.

La relation d'objet génitale

Se caractérise un mode de relation à l’autre dans lequel cet autre est maintenant reconnu dans sa différence individuelle et sexuelle, radicale d’avec le sujet. Elle apparaît lors du stade génital de la psychogenèse et est caractéristique de la personnalité névrotique.

Diagnostic et diagnostic différentiel

L'étape du diagnostic est la dernière étape à faire lors d'une analyse de cas. Parmi les étapes d'une étude de cas, on retrouve :

  • Un bref résumé de la vie de la personne (naissance, place dans la fratrie, histoire pendant l'enfance, la vie à l'école, l'adolescence, les événements de vie marquants, etc.)
  • Une présentation de ses mécanismes de défense
  • Une présentation de son mode de relation à l'objet
  • Le type d'angoisse
  • Le mode d’expression habituel du symptôme

Une fois toutes ces étapes réalisées, le clinicien doit proposer un diagnostic. En psychologie clinique et psychopathologie, un diagnostic consiste à proposer l'hypothèse d'un mode de structure de personnalité en vue d'une thérapie (psychanalytique, cognitivo-comportementale, etc). Or, le grand danger associé au diagnostic psychopathologique est "d'enfermer" un individu selon une structure de personnalité sans que ce dernier ne puisse en sortir. D'où l'importance du diagnostic différentiel (seconde hypothèse proposée), avec les perspectives d'évolution.

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