Il est associé aux lésions du lobe frontal. En pratique, un trouble des fonctions exécutives se manifeste par des difficultés dans la vie quotidienne, en particulier lorsque le sujet est confronté à des tâches nouvelles et complexes. Il entraîne également une inadéquation entre l’objectif et les moyens d’y parvenir, ou encore la réalisation finale. Le sujet ne critique pas ses performances erronées.

La mise en évidence d’un trouble des fonctions exécutives fait appel à :

  • l’exécution de tâches explorant la capacité à identifier des règles, à maintenir une règle lorsque le concept est atteint, à reconnaître des modifications dans les règles, à générer des classements corrects, à élaborer des stratégies et à modifier le choix des stratégies (flexibilité). Ces capacités sont étudiées dans des tests de classement comme le test de classement de cartes de Wisconsin (WCST) ou de Delis ;
  • la capacité de générer des réponses variées comme les tests de fluence verbale ;
  • la capacité d’inhiber des réponses automatiques par le test de Stroop ;
  • l’élaboration de stratégies dans le test de la Tour de Londres ou ses modifications (tour de Hanoï, de Toronto...), ou encore la résolution de problèmes arithmétiques.


À cette vision purement cognitive des désordres exécutifs, on doit ajouter le rôle d’une composante affective : le patient frontal serait insensible aux futures conséquences de ses actes du fait d’un déficit des marqueurs somatiques* des expériences émotionnelles.

* Théorie des marqueurs somatiques (Damasio, 1994) : à chaque fois que nous faisons l’expérience de quelque chose, notre système affectif ajouterait un marquage positif (un affect plaisant) ou négatif (un affect déplaisant) au souvenir de l’expérience. Ce marquage serait de l’ordre de la sensation « tripale » (Damasio parle de « gut feeling »), et serait mémorisé avec le reste de l’expérience.