Tout acte éducatif repose sur des conceptions implicites ou explicites du sujet, du développement et de l’apprentissage, ainsi que des interventions susceptibles de l’aider en ces domaines. C’est pourquoi, il existe des rapports étroits entre la psychologie et l’éducation.
Cette discipline peut « revendiquer toute étude qui, de près ou de loin, traite des structures et mécanismes psychologiques susceptibles d'intervenir dans une situation d'éducation. Dans cette optique, [...] la psychologie de l'éducation devient le carrefour de toutes les spécialités de la psychologie contemporaine : développement, cognition, personnalité, conduites sociales, etc. » J.N. Foulin et S. Mouchon dans Psychologie de l'éducation, 1999.
Le cœur de la psychologie de l'éducation est et a toujours été l'apprentissage. Ce qui change est l'angle de vue, l'intérêt consacré à l'un ou l'autre de ses aspects, les théories de référence, etc.
Au début du siècle, la psychologie de l'éducation était très liée à la psychométrie. Les psychologues entrent à l'école lorsque le ministère de l'Instruction publique demande à Alfred Binet et Théodore Simon de fabriquer une échelle métrique de l'intelligence, pour repérer les enfants incapables de suivre une scolarité ordinaire. La conception de l'apprentissage est, à ce moment-là, fondée sur les théories béhavioristes, selon lesquelles on apprend par le renforcement (ou l'inhibition) de l'association d'un stimulus à une réponse donnée.
Quelques décennies plus tard, Jean Piaget montre que l'enfant construit son intelligence et apprend par ses interactions avec l'environnement, que l'on peut décrire en stades. Cette conception, qui rend l'enfant acteur de ses apprentissages, recevra une large audience à une période où l'on veut remettre l'enfant au centre de la famille comme de l'école.
Depuis les années 90, la psychologie cognitive et l'étude des fonctions mentales complexes comme la mémoire, la métacognition, la lecture, le calcul, et de leurs troubles comme la dyslexie, la dyscalculie ou l'hyperactivité intervient.
D'autres champs émergent : la motivation à apprendre, le développement social et émotionnel de l'enfant, et l'environnement social et culturel de l'enfant. Deux courants s'y attaquent : la psychologie sociale, depuis les travaux à la fin des années 70 d'Albert Bandura sur l'apprentissage social (c'est-à-dire celui qui se fait par l'observation des pairs) et, plus récemment, sur le sentiment d'efficacité personnelle. Et l'approche socioconstructiviste, héritière de Lev Vygotsky et Jerome Bruner, qui préconise de plonger l'élève dans des situations d'apprentissage complexes, à résoudre par la coopération, la négociation sociale, la multiplication des regards sur l'événement, etc.
La psychologie de l'éducation entend donc tenir compte de toutes les facettes de l'élève, cognitives, affectives, sociales, culturelles, ce qui rend le champ plus complexe, mais invite aussi à la prudence face aux recettes trop simples du « comment enseigner », et l'utilisation du « simple bon sens ».