À la Restauration, l’instruction élémentaire préoccupe une partie de la bourgeoisie intellectuelle ou industrielle, qui y voit une nécessité économique et un instrument de pacification sociale. L’État va progressivement reprendre ce projet à son compte et s’émanciper de la tutelle de l’Église.

Pour Guizot, ministre de l’Instruction sous la Monarchie de Juillet, l’État doit gérer l’instruction du peuple. Par la loi de 1833, qui oblige toutes les communes à financer une école, il fonde l’enseignement primaire public.

Il crée des Écoles normales d’instituteurs, fixe pour eux une rétribution minimum, organise le contrôle des manuels scolaires par une commission ministérielle et instaure un corps d’inspecteurs de l’enseignement primaire.

En 1850, le ministre de l’Instruction publique, le comte Falloux, promulgue une loi qui tente de redonner à l’Église une emprise plus forte sur l’école, particulièrement sur les écoles de filles.

Lorsque, en 1879, les élections donnent la majorité aux républicains, ces derniers font de l’école l’instrument privilégié de leur combat contre les catholiques conservateurs et les monarchistes, ils reprennent les principes énoncés pendant la Révolution. « L’instruction publique, qui est le premier des services publics, doit tôt ou tard être sécularisée, comme l’ont été depuis 1789 et le Gouvernement, et les institutions et les lois », proclame Jules Ferry en 1881.

De 1879 à 1882, huit grandes lois systématisent la prise en main par l’État de l’ensemble des institutions scolaires et universitaires. L’école primaire devient gratuite, obligatoire jusqu’à 13 ans, et une laïcité rigoureuse est instaurée.

« L’instruction morale et religieuse » qu’avait prévue la loi Guizot devient « l’instruction morale et civique », et le jeudi est libéré pour permettre une instruction religieuse hors de l’école.

Dès le lendemain de la Première Guerre mondiale, une autre demande de scolarisation émerge, portée à la fois par les progrès techniques, la croissance économique et l’élévation du niveau de vie. Il s’agit de la poursuite d’études au-delà de l’école primaire.

La loi Debré a d’abord intégré, dès 1959, l’enseignement privé à l’ensemble du système éducatif. La même année, l’obligation scolaire a été portée à 16 ans par la loi Berthoin.

En 1975, le ministre de l’Éducation nationale, René Haby, achevait ce processus en créant le collège unique. Parallèlement, l’école maternelle a été développée jusqu’à scolariser aujourd’hui plus de 90 % des enfants de 3 ans.